le merle de la ville captive de Moncef Mezghanni

Pas d’eau dans le robinet
il n’a pas trouvé de l’eau dans le réfrigérateur
………………………………….
Il a trouvé de la bière
(il s’est rasé la barbe avec sa mousse
une barbe enivrée
a poussé)
« La poésie de Moncef Mezghanni est authentique et par là même unique. N’en déplaise aux ignares qui rient quand le poète récite ses vers, mais le rire, qui n’est que « du mécanique plaqué sur du vivant » (Bergson), est une solution, voire la solution devant les drames et les tragédies que l’Homme vit au quotidien. Ne soyons donc pas naïfs ; l’ancien Directeur de la Maison de la Poésie de Tunisie n’est ni un poétereau ni un clown. Ceux qui s’y connaissent en poésie, chez nous en Tunisie, partout dans le Monde arabe et aux quatre coins du monde, peuvent en témoigner : ce que Moncef Mezghanni a réalisé, depuis la parution de Grappes de la joie vide, en 1981, jusqu’à la parution de Ici la Tunisie, le Journal en 2012, en passant par Graines et affections, en 2010, relève non seulement de la prouesse poétique mais encore de la révolution. »
Aymen Hacen
Poème
de l’instant
Lettre à Louise Colet
22 août 1853,
Toi, je t’aime comme je n’ai jamais aimé et comme je n’aimerai pas. Tu es et resteras seule, et sans comparaison avec nulle autre. C’est quelque chose de mélangé et de profond, quelque chose qui me tient par tous les bouts, qui flatte tous mes appétits et caresse toutes mes vanités.