le dieu sauvage du monde de Robinson Jeffers

le dieu sauvage du monde de Robinson Jeffers

"Qu’est-ce qui fait qu’à Big Sur, les problèmes prennent un tour si dramatique ?

Si l’âme devait se choisir un lieu pour mettre en scène ses agonies, ce serait celui-ci. Ici, on se sent exposé – non seulement aux éléments, mais au regard de Dieu. Nu, vulnérable, placé dans un décor écrasant de puissance et de majesté.

Les récits de Jeffers sont empreints de tragédie grecque parce qu’il a redécouvert ici l’atmosphère des dieux et des destins qui a obsédé les Grecs anciens. La lumière est presque aussi électrique, les collines presque aussi dénudées, le peuple presque aussi autonome que dans la Grèce antique.

Il fallait une voix pour faire entendre le drame secret des pionniers rugueux qui se sont installés ici. Jeffers est cette voix."

Henry Miller, Big Sur et les oranges de Jérôme Bosch

Paru le 1er juin 2015

Éditeur : Wildproject

Genre de la parution : Recueil

Poème
de l’instant

Jean-Louis Rambour

33 poèmes en forme de nouvelles (ou l’inverse)

Il arrive fréquemment que les hommes aient peur des chevaux. Certains jouent les indifférents, d’autres ne cachent pas leur inquiétude. Pégase, le cheval divin, avait des ailes d’ange à faire peur. Incitatus avait une écurie de marbre, une mangeoire en ivoire, à faire peur. Sur la tombe de son cheval, Alexandre fonda la ville de Bucéphalie et provoqua peur et questionnement. Mais là, là, dans ce champ jaune, il s’agit de retourner les terres les plus empierrées, car tout le monde ne possède pas encore son Massey Ferguson. Auquel on ne prête ni ailes ni ombres.

Jean-Louis Rambour, 33 poèmes en forme de nouvelles (ou l’inverse), Cahiers du Loup bleu, Les Lieux-Dits, 2020.