c’est mon vocabulaire qui m’a fait ça de Jack Spicer

Première traduction française des 12 livres du poète américain
Jack Spicer (les 12 livres), accompagné d¹une préface de Nathalie Quintane.
Né à Los Angeles en 1925, linguiste de profession, c’est un auteur très important et pourtant mal connu en France, fragmentairement lu en revues grâce à quelques traductions (IF, action poétique) et la publication en 1990, de Billy The Kid (traduction de Joseph Guglielmi, éd. Fourbis). La singularité de cette oeuvre, sa profondeur, se combine dans nos esprits au destin tragique et dérisoire de l’auteur qui meurt à 40 ans (1965) de malnutrition dans le pavillon des alcooliques de l’hôpital de San Fransisco, en disant ces derniers mots "C’est mon vocabulaire qui m’a fait ça".
(collection dirigée par Éric Giraud)

Paru le 1er septembre 2006

Éditeur : Le Bleu du ciel

Genre de la parution : Recueil

Poème
de l’instant

Ludovic Janvier

Bientôt le soleil

« Je ne cherche pas l’essor, l’oubli, la grâce, je sais qu’ils me sont impossibles. Et d’ailleurs je ne le voudrais pas. L’ange me fait peur. Non, je cherche la présence et le poids, ou plus exactement la présence me cherche, le poids me trouve, le poids sur moi de la lumière comme un mur, la présence à plein regard de la mer qui fait masse ou du feuillage hanté par le ciel. De sorte que les jours de timidité, ou de trop fort vouloir, je reste pris dans la glu du moment, prisonnier du trop plein jusqu’à la nausée. Les jours de décision, j’allais dire de légèreté mais ne te vante pas, je vois sortir de moi une réponse, plus ou moins claire, plus ou moins simple, plus ou moins forte. Content ? Non, jamais content. Mais, quand même, content. »

Ludovic Janvier, Bientôt le soleil, Flohic Éditions, 1998.