Vanités Carré Misère d’Yves Boudier
Auteur : Yves Boudier

L’hypothèse de ce livre est la suivante : ces hommes et ces femmes que nous laissons mourir à nos pieds sont les Vanités d’aujourd’hui.
Elles nous somment de conjurer la mort pour consentir à nos vies mercenaires.
Que faire de ces poèmes haletants, brisés ? Ce ne sont certes plus des « morceaux d’éloquence ». Bossuet et Hugo, la Prose et le Poème nullement indifférents à la mort et à la misère du monde, tonnaient, châtiaient, « emportaient tout sur leur passage »… Le poème a perdu son théâtre – de chaire, de tribunes, de magistère, d’académies. La chair est plus que triste, hélas, et nous ne lisons plus les livres. La « performance » aujourd’hui cherche pour le poème son audience. Quelle « scène » pour l’audition ? Faut-il donner une voix, ou des voix, qui voci-fèrent mélo-dramatiquemente les pages qui vous attendent ici, et que je fus content de lire – à l’ancienne ? Un choeur, ou des récitants, ou un pupitre ? Chacun de nous (les frères) est averti. Memento quia…
Extrait de l’avant propos de Michel Deguy
Poème
de l’instant
Cantique du balbutiement
ce jour-là
face à la mer caraïbes
j’ai rêvé d’un poème
qui nulle part ne commence
ou alors de l’enfance
et nulle part ne finit