Une femme en crue

de Caroline Boidé

Une femme en crue

Une femme en crue, débordante de désir, sa faim de louve hantant la nuit… Un homme de la taille du torrent, « homme à mordre le soleil », qui « court au milieu de la mer » où une autre femme s’est noyée… L’ombre de la morte au fond de l’océan d’où proviennent encore ses mots doux et puissants… Et puis, la force des liens, les corps inassouvis, l’absence qui « imprègne d’iode le sexe de la femme en crue », la brûlure des doigts, leur tracé de neige des chevilles jusqu’aux seins, la cambrure du dos, ce tremblement où vivre… Les trois personnages du long poème narratif que livre Caroline Boidé portent en eux tous les débordements de la chair et de l’âme. Avec un sens inné de la suggestion, ses fulgurances déliant la prose de la vie, elle dégrafe l’imaginaire du lecteur « jusqu’à la meurtrissure ». Un livre pleinement voué au désir.

L’homme de la taille du torrent
fait le tour du soleil
Ses pieds écorchés d’éclats de lumière
sont beaux à voir
La nuit s’écarte à son approche

Sans couverture sur son désir
la femme en crue rêve de lui
frissonne sous sa peau

Paru le 4 mars 2021

Éditeur : Éditions Bruno Doucey

Genre de la parution : Recueil

Support : Livre papier

Poème
de l’instant

Eugenio de Andrade

Approche de l’eau

À la poreuse frontière du silence
la main illumine la terre inachevée

Interminablement

Eugénio de Andrade, « Approche de l’eau », Traduit du portugais par Michel Chandeigne.