Un homme à la mer
Auteur : Emmanuel Merle

Sirène
Je n’ai pas entendu le chant des baleines,
Pourtant j’étais cloué au mât solitaire,
Ni vu leur souffle de Voie lactée,
Mais
Les yeux bandés par le brouillard,
J’imaginais le fleuve comme un ciel à l’envers
Où de gros dirigeables bleus, blancs et gris
Dérivaient sans jamais se poser,
Souriant de tous leurs fanons. <
Je rêvais que la liberté s’en allait sous l’eau
Mouvante et souple, énorme et légère.
Poème
de l’instant
Coplas
Ce que tu nommes l’avenir
est un futur antérieur où
jamais nous ne pourrons aller.
José Bergamín, « Coplas », Traduction de L.-F. Delisse, Revue Caravanes 8, Éditions Phébus, 2003.