Tu vas attraper froid (ethopées) d’Eric Sénécal

FERMENT
(extraits)
1.
Persuadé aujourd’hui
L’été n’est pas blanc. Pas blanc ! Mais demain ?
La nuit me bougera-t-elle à l’intérieur, bougera-t-elle
Mon œil, mon regard
mes suites de mots, pour s’enfourcher sur d’autres vides, de
moi Inconnus ? L’été n’est pas blanc,
alors ?
Le désordre (écrire le désordre) dévoile son vide au fur et
à mesure que je l’empile, lui donne mes corps
Pour mots.
Je vieillarde.
Ris, vieux con, ris ! RIS !
Donne-toi visage, prépare ton corps au lest véreux. Le terme
est :
je m’aquariophilise. Dans le silence dans le silence
Poème
de l’instant
Politique de l’amour
L’amour est blanc parce qu’il est la somme de toutes les couleurs, parce qu’il est la gomme qui m’efface, m’épelle et fait valser l’alphabet de mon identité, parce qu’il est le trou au travers de mon corps, le cerceau par où le jour entre et sort, bondit et se propage en rugissant dans ma chair nue.