Treize Poèmes

Treize Poèmes

de Jorge-Luis Borges

A propos de sa traduction de ces poèmes, Roger Caillois écrivit :
"Les plus récents poèmes de Jorge-Luis Borges font mieux comprendre, il me semble, qu’il tienne le proverbe et l’épopée pour les deux genres permanents et inévitables de toute littérature, premiers et derniers, en quelque sorte. C’est sans doute qu’ils illustrent, l’un la sagesse, l’autre la vaillance, que le poète regarde justement comme les deux nostalgies fondamentales de l’homme. Cette réflexion a guidé mon choix."
Ces poèmes devaient être les derniers de Borges et leur traduction le dernier travail de Roger Caillois. Cette édition bilingue constitue donc le point d’orgue d’une longue communion littéraire et spirituelle. (Première publication en 1978)
Illustrations de Pierre Alechinsky
56 pages 14/22 cm Prix public TTC : env. 9 ¤ ISBN : 2.85194.075.9

Paru le 1er février 2003

Éditeur : Fata Morgana

Genre de la parution : Recueil

Poème
de l’instant

Alejandro Jodorowsky

C’est comme ouvrir un menhir avec les mains

Cessez de chercher, vous êtes la porte
et les gardiens qui en interdisent l’accès.
Chaque pas vous éloigne du nombril
chimères assoiffées d’aventure.
Vous croyez que le mariage vous libère de la mort
ou que l’argent vous marque dans la hiérarchie divine.
Cessez de chercher, la conscience est le philtre magique,
L’œil capable de rejoindre les orbites vides de Dieu
traversant la mort. Personne ne se rencontre soi-même
en parcourant les mers ou en explorant les cavernes.
C’est difficile, comme ouvrir un menhir avec les mains
car notre âme est plus dure que la pierre.

Alejandro Jodorowsky, Traduit de l’espagnol (Chili) par Martin Bakero et Emmanuel Lequeux
dire ne suffit pas, no basta decir, Le Veilleur Éditions, 2003.