Le Poids vivant de la parole

On peut écrire, et l’on écrit ;
On peut se taire, et l’on se tait.
Mais pour savoir que le silence
Est la grande et unique clef,
Il faut percer tous les symboles,
Dévorer les images,
Écouter pour ne pas entendre,
Subir jusqu’à la mort
Comme un écrasement
Le poids vivant de la parole.

Armel Guerne, 1911-1980, Le Poids vivant de la parole, Éditions Solaire, 1983.

Poème
de l’instant

L’œil du cyclone

irriguer mon âme
m’a pris quelques siècles de trop 
et j’ai déjà l’air de quelqu’un d’autre
mais qu’importe
les mots comme des feux de détresse
arrachent quelques lambeaux de ciel

Annie Novak-Adad
L’œil du cyclone / inédit