Rougerie
Voir les hommages de :
Bernard Mazo sur la revue Texture :
http://revue-texture.fr/spip.php?article293
et celui de Guy Allix
http://guyallix.art.officelive.com/Renerougerie.aspx
Plus de 55 ans de résistance en poésie
Rougerie "ce n’est pas une école mais un jardin."
"Je publierai donc ce que j’aime, uniquement ce
que j’aime. Revendiquant même le droit de me tromper. Refusant toute étiquette, ne me laissant enfermer dans aucun système."
Pour une défense de l’édition artisanale :
"J’aime la chaleur du papier bouffant, que le caractère pénètre à chaque tour de machine. L’impression est à la fois lutte et amour. Le caractère doit blesser la feuille et lui donner sa dimension, sa noblesse (aujourd’hui, hélas ! le caractère est gris, l’impression plate). J’aime sentir l’odeur du papier et l’encre mêlés, et aussi leur poids qui donne son image concrète au poème"
Rougerie
Editions de poésie contemporaine, de livres d’artistes (tirages de tête)
Type de livres
Broché, avec gravure pour les tirages de tête
Mode de diffusion
Par soi-même
Année de création : 1948
Nombre de parutions par an : 12
Tirage moyen : 500 ex
Auteurs phares :
Les anciens, ces "passeurs de mémoire" : Pierre Albert-Birot, Bousquet, Max Jacob, Saint-Pol Roux, Segalen, Suarès, Vitrac.
Plus récemment : Seuphor, Audejean, Béalu, Clerbout, Gabriel, M. Van Hirtum, Alain Morin, Paul Pugnaud, Rousselot…
Accepte de recevoir des manuscrits
Editeurs : René et Olivier Rougerie
Tél : 05 55 68 00 93
1er avril 2017
La vie où vivre
La vie où vivre, dans la haute mer des jours, des redites, du piétinement des mots.
Ce qui n’est pas fait pour être dit retient la parole, jusqu’au point d’emportement.
User des mots contre ce qui s’oppose à eux.
8 novembre 2016
Cela de Laurent Albarracin
"Cela, la nuit, devient peu à peu la nuit. Les ombres gagnent. L’encre monte. Le silence comme du verre dans les eaux."
Laurent Albarracin, Cela, Rougerie, 2016, p.48.
1er septembre 2016
Lettre en abyme
Préface de Jacques Ancet
Je vous écris, Juan Gelman
une lettre à laquelle vous ne répondrez pas
une lettre que vous ne recevrez pas
Je vous écris à titre posthume
Je vous écris
Je dois vous écrire
…
1er mai 2016
Sous l’aile du jour
Une voix, de l’intérieur
"Approche-toi plus près
Plus près encore
Du pouls des choses
Eveille en toi la chrysalide
Place-toi tout contre ton coeur
Quelque chose demande
A exulter de l’intérieur
Une parole sans parole"
Me dit la voix en aparté
A mots si bas
qu’une porte s’ouvrit
Au fond de moi
1er mai 2016
La sagesse est toujours en retard
Choisir
avoir ou être.
Avoir je passe outre.
Poète
toi qui as toujours l’air
de gravir le calvaire
entends le rappel de Cadou :
Montrez-moi traces des clous !
1er mars 2016
Couteau de lumière de Sylvie-E Salicetti
Préface de Marc Dugardin
C’est un hameau abandonné dans le maquis. Les étoiles en quinconce élèvent les murs les plus hauts. Les troupeaux dévalent et mangent les ronces, les figues violettes, la mousse sur les blocs de roche taillée.
Souveraineté de la perte. J’habite ici, dans l’énergie du vide et des ruines à ciel ouvert, parmi ces pierres qui sont le début et la fin de la vie.
1er mars 2016
L’herbe noire
Préface de Lionel Bourg
Depuis ma tombe renaissante je sens venir en moi les cendres du palais andalou, les chaînes de tes casques de cuivre se traînent jusqu’à la casemate où sourdent les sanglots d’autrefois, et les chiens fous de descendre en mon zénith enterré dans la boue et le sang.
1er mars 2016
Le jour ni l’heure
Rêver sa vie
Je vis et je rêve
j’envie de rêver
je rêve d’envie
je vis en rêvant
je rêve en vivant
j’avive ma vie
de rêve en rêve
de rive à rive
Et je vide mon verre
d’eau vive et versatile
à une vie qu’inachève
un rêve irrévélé
d’Eve ivre et avide
en fièvre inassouvie
1er janvier 2016
Toutes tuées et autres textes à dire de Jean-Claude Leroy
"A la mesure du désenchantement agissant
celui qui vient chaussé de bottes de cent lieues
mille voix passant dans les passoires de la
mélancolie
voix des femmes murées chez les femmes d’une seul
sexe
à cent lieues de ce nulle part mal équarri
voix certifiées conformes à la norme "éternité
9000"
voix de femme-ruisseau, voix de femme-pierre
mal murmurée d’être trop murées…"
Poème
de l’instant
Sonnet
Moi, je vis la vie à côté,
Pleurant alors que c’est la fête.
Les gens disent : « Comme il est bête ! »
En somme, je suis mal côté.
J’allume du feu dans l’été,
Dans l’usine je suis poète ;
Pour les pitres je fais la quête.
Qu’importe ! J’aime la beauté.
Beauté des pays et des femmes,
Beauté des vers, beauté des flammes,
Beauté du bien, beauté du mal.
J’ai trop étudié les choses ;
Le temps marche d’un pas normal ;
Des roses, des roses, des roses !
Charles Cros, « Sonnet », Le Collier de griffes.