Ressusciter quand même - Le matérialisme orphique de Stéphane Mallarmé
d’Alain Lipietz

La grande étude d’Alain Lipietz permet d’en finir avec la vision d’un Mallarmé « qui n’aurait scruté d’autre horizon que celui du langage » (comme écrit Bertrand Marchal, actuel grand éditeur de Mallarmé). Mallarmé a quelque chose à dire, il parle aux hommes et aux femmes de notre temps et, même si l’auteur a de fortes réticences envers son élitisme, il tient son message pour essentiel.
Alain Lipietz nomme « orphique » cette poésie. Mallarmé y ajoute une dimension propre : son athéisme, son matérialisme. Ce matérialisme orphique constitue la « religion de Mallarmé » : sa façon à lui d’affronter le problème du sens de la vie sous le regard de la mort, de ressusciter quand même. Elle pourrait servir d’éthique aux femmes et aux hommes du XXIe siècle, autour d’une écologie sociale.
Paru le 4 février 2021
Éditeur : Le Temps des cerises
Genre de la parution : Essai
Support : Livre papier
Poème
de l’instant
Cantique du balbutiement
ce jour-là
face à la mer caraïbes
j’ai rêvé d’un poème
qui nulle part ne commence
ou alors de l’enfance
et nulle part ne finit