Quand on a que l’amour

Quand on n’a que l’amour… La chanson de Brel, présente dans ce quatrième titre de la collection Poés’idéal, donne le ton de ce livre. L’anthologie s’ouvre, avec Arthur Rimbaud, Pablo Neruda, Louis Aragon ou Gaston Miron, sur des textes qui évoquent la « longue attente » et la peur – si prégnante dans le cœur des adolescents – d’aimer sans être aimé. Puis viennent les poèmes de la rencontre émerveillée, de l’amour fou et de la liberté. Avec Paul Eluard, Hélène Cadou, Stéphane Bataillon, le livre accorde à la perte et au deuil la place que la disparition d’un être arrache à la vie ; tandis que de grands textes de la poésie mondiale nous rappellent, à la manière de Yannis Ritsos, que « l’amour dans son poing contient l’univers ». Une invitation au bonheur d’aimer.
Poème
de l’instant
Es como abrir un menhir con las manos
Cesad de buscar, vosotros mismos sois la puerta
y también los guardianes que prohiben la entrada.
A cada paso que dais os alejais del ombligo
convertidos en fantasmas sedientos de aventura.
Creeís que el matrimonio os libera de la muerte
o que el dinero os inscribe en la jerarquía divina.
Cesad de buscar, el filtro mágico es la conciencia,
ojo que puede regresar a las cuencas vacías de Dios
atravesando la muerte. Nadie se encuentra a sí mismo
recorriendo los mares o bajando a cavernas.
No es fácil, es como abrir un menhir con las manos
porque tenemos un alma más dura que la piedra.
dire ne suffit pas, no basta decir, Le Veilleur Éditions, 2003.