Paul Nougé

Paul Nougé naît le 13 février 1895 à Bruxelles, en Belgique.

Paul passe son enfance à Bruxelle où il est élève au Lycée français. Son père est un Français d’origine charentaise, sa mère, quant à elle, est belge. En 1909, il décide d’entamer des études de chimie et biologie, avant, en 1919, de devenir biochimiste dans un laboratoire médical.

C’est en novembre 1924 qu’il fonde la revue Correspondance aux côtés de Camille Goemans et Marcel Lecomte, tous deux écrivains et poètes belges. En 1925, il fait la rencontre de nombreux poètes surréalistes français tels que Louis Aragon, Paul Éluard, et André Breton. Il signe alors le tract La Révolution d’abord et toujours. C’est en 1926 qu’il rencontre Louis Scutenaire. C’est en septembre 1926, composé notamment de Camille Goemans, René Magritte, E.L.T. Mesens et André Souris que naît véritablement le groupe surréaliste de Bruxelles.

L’année 1927 est marquée par la composition des détournements des exemples du manuel de grammaire de Clarisse Juranville, illustrés de cinq dessins de René Magritte. Il préface également l’exposition de ce dernier à la galerie Le Centaure, à Bruxelles. C’est en 1928 qu’il fonde la revue Distances. Il collabore également à la rédaction de textes poétiques pour le catalogue d’un marchand de fourrure lui aussi illustré par Magritte. Ce catalogue, appelé Le catalogue Samuel, a par ailleurs été réédité en 1996 par les éditions Didier Devillez, dans la capitale belge.

En janvier 1929, à Charleroi, il prononce une conférence sur la musique qui se veut accompagner un concert dirigé par André Souris, ainsi qu’une exposition de René Magritte. Cette conférence a également été éditée en 1946, puis, plus récemment, en 2020, par les éditions Allia.

À partir de 1929, Paul s’essaie également à la photographie. Il réalise, entre autres, un dossier de dix-neuf photographies qui sera publié sous le titre de Subversion des images en 1968. En 1931, René Magritte, de retour à Bruxelles, expose à nouveau ses œuvres, Paul préface une nouvelle fois l’exposition.

En 1934, il cosigne L’action immédiate qui paraît dans Documents 34 dont E.L.T. Mesens est rédacteur. À cette même période, il est, avec Mesens, à l’origine de l’exclusion du groupe d’André Souris.

Mobilisé pendant la seconde Guerre, tout d’abord à Mérignac, puis à Biarritz, Paul rédige de nombreuses préfaces, parfois sous le pseudonyme de Paul Lecharantais.

C’est en mars 1953 qu’il fait la rencontre de la chanteuse Barbara pour qui il écrira deux chansons. Un an plus tard, il fonde, en compagnie de Jane Graverol et Marcel Mariën, la revue Les Lèvres nues. Il y publie quelques textes, notamment « Hurlements en faveur de Sade » et « Théorie de la dérive ».

Paul Nougé meurt le 6 novembre 1967, à Bruxelles.

Bibliographie

  • La Conférence de Charleroi, Éditions Allia, 2020.
  • Au palais des images les spectres sont rois, Éditions Allia, 2017.
  • La Musique est dangereuse, Didier Devillez éditeur, 2001.
  • Fragments, Didier Devillez éditeur, 1998.
  • René Magritte (in extenso), Didier Devillez éditeur, 1997.
  • Le catalogue Samuel, Didier Devillez éditeur, 1996.
  • Journal (1941-1950), Didier Devillez éditeur, 1995.
  • Quelques bribes, Didier Devillez éditeur, 1995.
  • Érotiques, Didier Devillez éditeur, 1994.
  • Le carnet secret de Feldheim, Les Marées de la nuit, 1992.
  • Des mots à la rumeur d’une oblique pensée, Éditions l’Âge d’homme, 1983.
  • L’Expérience continue, Éditions l’Âge d’homme, 1981.
  • Histoire de ne pas rire, Éditions l’Âge d’homme, 1980.
  • Correspondance avec un prêtre, Éditions Les Lèvres nues, 1974.
  • Fragments…, Éditions Les Lèvres nues, 1973.
  • Fragments… 6, Éditions Les Lèvres nues, 1973.
  • Esquisse d’un hymne à Marthe Beauvoisin, Éditions Les Lèvres nues, 1970.
  • Notes sur les échecs, Éditions Les Lèvres nues, 1969.
  • Journal, Éditions Les Lèvres nues, 1968.
  • L’expérience continue, Éditions Les Lèvres nues, 1966.
  • Un portrait d’après nature ou l’histoire telle qu’on l’a créé, Éditions le Soleil dans la tête, 1955.
  • La conférence de Charleroi, Éditions le Miroir infidèle, 1946.