Patrick Lannes

Né en 1954 à Rabat. Mes origines bretonnes et catalanes m’ont amené à vivre en Pays de Loire et en Roussillon. J’ai fait des études d’Histoire de l’art et suis bibliothécaire en région parisienne où je réside. La découverte de mes pairs, depuis maintenant un peu plus de trois décennies, m’est indispensable : lecture silencieuse ou bien à haute voix, que j’aime particulièrement pratiquer.
IL meurt le 18 mars 2019.
Extrait
LE POINT DU JOUR
Si je meurs
Dans ta mémoire
Je meurs à jamais.
Si je meurs et renais
Dans ta mémoire
Si je renais et meurs
Dans ta mémoire
Je suis immortel.
Un instant
Et
Pour l’éternité de cet instant.
Extrait de COMME UN SILENCE DANS UN SOUFFLE, recueil à paraître au printemps 2009, chez Zurfluh-les Cahiers Bleus (230 pages environ).
Silence, sons et collusions
Voilà un recueil que j’ai voulu sonore. Natifs du silence les mots du poème ne s’assemblent sur la page qu’après un long travail : de réceptivité à la langue et d’expression de sa musicalité. En terme de métaphores, de reprise (s) d’un mot, d’une ponctuation qui aère le texte et scande la lecture… La beauté espérée, sons et sens, reste d’un point de vue formel ma priorité.
Pour autant ce travail de composition poétique n’est pas sans collusions avec la musique des notes et les écrits d’autres auteurs. La première, écoutée dans le cadre d’un concert ou d’un enregistrement, m’a inspiré des poèmes dédiés à son rythme et à sa mélodie, écoutés et perçus ici surtout chez Franz Schubert. Les seconds accompagnent depuis longtemps ou depuis peu mes lectures : poètes, prosateurs, nouvellistes, musiciens passés à l’écriture. Leurs vers ou leurs phrases inaugurent ou concluent plusieurs de mes textes. Cette propension à l’exergue relève d’un même désir : rendre manifestes mes collusions artistiques autant qu’amicales et ainsi permettre au lecteur, déjà un peu ouvert, de (re) découvrir un peu de leurs travaux et à son gré de faire un pas plus avant vers leurs ouvrages.
Si je dois d’être poète à ma propre sensibilité je le dois aussi à la lecture de mes pairs, d’autres auteurs et à l’écoute des interprètes. Leurs poésies, leurs notes m’importent déjà pour elles-mêmes : leur présence cadence ma vie quotidienne. Ces poésies et notes, qui parfois opposent leur grâce à l’oubli et à la mort, ne sont que plus vivifiantes quand elles rencontrent à voix douce mon chant.
Bibliographie
Une trilogie sur la Grande guerre, Encres vives :
Le chant des Sacrifiés, 2004
Mourir à voix basse, 2006
Gouttes de lumière, 2006