Panaches de mer d’Anne Talvaz

Collection Morari
"Tout ça, c’est des états d’âme, et l’essentiel est incontestablement ailleurs. Mais soyons honnêtes, c’est peut-être bien à cause de ces états d’âme que nous courons après le poème ?… et pour ce qui est de l’essentiel, ma foi, qu’on soit ou non en train d’écrire, l’essentiel est toujours ailleurs."
Anne Talvaz
Ce recueil est le quatrième d’Anne Talvaz, poète et traductrice de l’anglais, reconnue parmi les plus douées de la nouvelle génération. Née à bruxelles, elle vit en région parisienne, où elle exerce d’ailleurs le métier de traductrice.
Très nombreuses collaborations aux meilleures revues : Poésie 88, Banana Split, Action poétique, If, La NRF, La traductière, Le Nouveau Recueil, Petite…
Traduction en français de poètes britaniques (Douglas Oliver, Ken Edwards, Emily Brontë, Tony Harrison, etc), américains (John Ashbery, Sylvia Plath, Keith & Rosmarie Waldrop, Charles Reznikoff, etc), australiens, espagnols et latino-américains.
Elle a traduit en anglais de nombreux poètes français : Marie Etienne, Tita Reut, Véronique Pittolo, Claude Ber, Jacques Dupin, Jude Stéfan, Michelle Grangaud, Joseph Guglielmi…
– Anthologies et ouvrages collectifs : Poésie en France depuis 1960 - 29 femmes (Stock, 1994), 56 poètes pour Aragon (Dumerchez, 1997), Territoires (Fourbis, 1997), Une « Action poétique » (Flammarion, 1998), Noir sur blanc (Fourbis, 1998), L’épigramme (Les Belles Lettres, 2003), 49 poètes, un collectif (Flammarion, 2004).
– Recueils : Le rouge-gorge américain (La main courante, 1997), Imagines (Farrago, 2002), Entre deux mers (Librairie Sauramps, 2003)
– Traductions de 4 recueils de John Ashbery (P.O.L, 1993 - Format américain, 1997 - Simple édition, 2003 - La feugraie, 2005) et un livre de Jerome Rothenberg (Textuel, 1998)
Anne Talvaz a publié ses propres textes dans les pays suivants : Etats-Unis, Ecosse, Argentine, Mexique, Yougoslavie, Hongrie, Iran, etc.
Poème
de l’instant
Avis
Voyageurs du soir qui suivez la rumeur
Des vagues et l’étoile bleue des baies,
Gardez-vous de trop songer à vos songes
Et d’héberger pour longtemps les chagrins
Qui saccagèrent votre vie passée.
Il est au bout de la nuit une terre tout ensemble
Proche et lointaine que le jour naissant
Exalte d’hirondelles et de senteurs de goyave.
Un pays à portée de cœur et de sourire
Où le désir de vivre et le bonheur d’aimer
Brûlent du même vert ardent que les filaos.
Craignez de le traverser à votre insu :
Les saisons sur vos talons brouillent le paysage ;
Mais chaque pas est la chance d’un rêve.