POL
1er septembre 2006
L’opulence de la nuit
"Quand j’ai faim tout me nourrit
racontait cette chanteuse
dont le nom m’est inconnu
un visage la pluie l’aboiement
d’un chien moi ausi
quand j’ai grande faim
musardant par les rue populeuses
dérivant au gré de mon humeur
je m’emplis de tout ce qui s’offre
des visages des regards un arbre un nuage
la lumière du jour le sourire d’un enfant
tout est absorbé tout me (…)
1er novembre 2005
Ce qui fait tenir
Soit un effet de cadrage (analyse, théorie) ; et, en creux dedans, justifié par et le tenant ouvert, l’ironie d’un noir lumineusement opaque (poésie). L’un avec et contre l’autre, indissolublement. Petits mouvements d’écriture dans ce dispositif alterné. Pour voir comment ça marche. Et ce que ça dit du complexe de nommable et d’innommable dit expérience. Scénario : 1) ouverture (peinture et poésie : Daniel Dezeuze et Paul Scarron) – 2) bref acte en vers – 3) intermède : Paul Verlaine et les mères – 4) (…)
1er octobre 2005
Héliotropes de Ryoko Sekiguchi
Ce livre propose une structure inspirée de la forme poétique de la muwashshah pratiquée dans l’Andalousie arabe du Moyen Âge, et notamment de sa kharja, « sortie » du poème résolue par l’insertion de la voix d’un autre, d’une voix autre, pour aborder dans le même geste la question de la « fin du poème ». Comment sortir d’un poème ? Comment un poème peut-il parvenir à sa fin ?
Le thème du jardin déploie une réflexion sur les noms scientifiques des plantes. Les noms savants des plantes, leurs noms latins, ne (…)
1er octobre 2005
Tokyo d’Eric Sadin
Tokyo, a été en partie écrit lors d’une résidence à la Villa Kujoyama, à Kyoto, au Japon. L’objet de ce séjour consistait à observer la dimension de laboratoire que représente la société japonaise, relativement au développement très marqué du numérique et des réseaux de télécommunication, conjoint à celui d’une économie de l’imprimé en forte expansion. Il s’est rapidement confirmé des effets de prolifération parallèle, d’entrelacements subtils, à l’opposé de logiques substitutives et exclusives. L’ouvrage cherche à (…)
1er avril 2005
La cantate de proximité
La cantate de proximité est une affaire profane, langagière, contrainte, impure, immanente et transitoire. Elle est donc de la poésie.
Elle s’intéresse à ses contemporains qu’elle est allée, quatre ans durant, portraiturer dans certains de leurs groupes : un collège du Pas-de-Calais, un hôpital psychiatrique au Bénin, une filature lilloise occupée par ses salariés en lutte, une troupe d’acteurs jouant Marivaux, une équipe féminine de basket de haut niveau à l’entraînement, un collectif d’architectes, (…)
1er février 2005
Au pays du long nuage blanc
Le titre de ce livre, Au pays du long nuage blanc est emprunté à une légende maorie très connue. C’est une manière poétique de désigner la Nouvelle-Zélande.
Charles Juliet a écrit ce journal au cours d’une résidence de cinq mois qu’il effectuée l’année dernière à Wellington. Il l’a tenu avec assiduité, afin de garder trace de ce qu’il a vécu au long de ce séjour.
On trouvera dans ces pages le récit de ses rencontres, de ses voyages à Auckland, et dans l’île du sud à Dunedin et Christchurch, puis de son passage (…)
1er octobre 2004
L’incontenable
Le présent volume rassemble des conférences, préfaces et articles composés depuis les années quatre-vingt. Certains traitent de questions générales, comme celle de la poésie, son statut, son "rôle" ou de la prose. Ou encore de questions plus "politiques" comme la pornographie. D’autres abordent les mêmes questions, ou de nouvelles, mais à travers une œuvre : Sade, Jarry, Zanzotto, Gadda, Brisset, Biély, Pastior ou Novarina.
cf (…)
1er mai 2004
Les Yeux dans la couleur
Le mot « peinture » ne va pas sans le mot « couleur », mais la couleur ne colore pas seulement des surfaces, elle les révèle en colorant le trajet des yeux vers elles. Dès lors, une étrange équivalence s’établit entre la vue et la dénomination qu’elle provoque tandis que le flux visuel, en se mêlant au flux verbal, se change en lui. Le poème est le résultat de cette métamorphose en même temps qu’il en est l’expérience. Les pages rassemblées ici ont leur origine dans ce croisement, et de 1970 à 2003, de (…)
1er avril 2004
Mon binôme
Je parle de toi mon amour. Je parle de ton amour. Ou bien c’est de moi. C’est mon amour à moi dont il est question. Je me pose des questions sur notre amour à moi. Car y’a plus que moi dans cette affaire. Et je peux pas tout faire. Je peux pas faire l’amour avec moi tout seul. Et je peux pas parler tout seul non plus. Faut qu’on soit deux. Qu’on soit au grand complet pour se parler. Pour tout sortir. Faire le grand tri entre nos phrases. Pour dégager le terrain. Faut qu’on soit là pour faire table (…)
1er janvier 2004
Un trajet en hiver
Bernard Noël voyage beaucoup. Il voyage beaucoup en train et, durant ces voyages, il regarde, il rêve, il pense, il écoute. Et il lui arrive de prendre des notes de ce que ces sons, ces images, ces rêveries et ces pensées lui ramènent du monde extérieur comme de lui-même.
C’est un tressage de ces différents niveaux de perception et de sensation que réalise ce livre qui les met ainsi en forme et les transforme en un récit intimiste où le monde entrerait, filtré, interprété et cependant restitué dans (…)
Poème
de l’instant
Coups de marteau en forme de ciel
L’impossible paraît
S’immobiliser sur le seuil où les mots
Portent déjà
La déchirure du rêve