Ombres tutélaires de Saint-Pol Roux

Cette publication permet de mettre l’accent sur un aspect un peu négligé de sa démarche : le théâtre "expression capitale de la poésie". Et reprenant la formulation d’Aragon (dans : "Saint-Pol-Roux ou l’espoir"), c’est bien de cet espoir déchirant dont il est question dans ce nouveau volume, et qui parcourait les différentes versions de "La Dame à la Faulx". Les "Ombres tutélaires" : variation sur l’ombre/ la lumière, sur le passé/ Le présent, sur la mort/ la vie.
Mais tout particulièrement dans ces textes, l’auteur découvre aussi un aspect peu connu de sa personnalité : son goût pour l’humour. ce dernier s’exprima à travers des situations fort cocasses comme celle où il fait fumer la pipe à Socrate qui en sera tout "retourné".
Truculence et violence : point étonnant de la part de celui qui déclarait :
"La voyance et la patrie des sublimes voyous."
Poème
de l’instant
Une tristesse bleue et grise
Évidemment l’orgueil et la trouble passion
Les papiers arrachés, bien sûr, les volets clos
Les livres sans mémoire et presque à l’abandon
L’étui de ton violon fermé comme un sanglot
Mais penser à tes gestes carrés vers les miens
La presque cruauté, la langueur infinie
Le rire en plein désir et les larmes à la fin
M’ont fait aimer la mort et préférer la vie