Nouveaux poèmes 1930 - 1934 d’Ossip Mandelstam

Traduit du russe et présenté par Christiane Pighetti.
"N’en souffle mot à personne,
oublie ce que tu as vu :
l’oiseau, la vieille, la prison
et le reste …
Car, si tu desserres les lèvres,
D’imperceptibles frissons
comme aiguilles de pin,
le jour venu, te saisiront.
Et tu te rappelleras la guêpe,
l’encre, le plumier d’enfant
à la datcha, et les myrtilles
que tu n’as jamais cueillies."
octobre 1930
Poème
de l’instant
À nonante encore
Dans la banalité des jours
il savoure à l’instant
les tranches d’un fruit de soleil
parfum émerveillé d’enfance
Jean-Claude Xuereb, « À nonante encore », apulée, Éditions Zulma, 2021.