Nouveaux poèmes 1930 - 1934 d’Ossip Mandelstam

Traduit du russe et présenté par Christiane Pighetti.
"N’en souffle mot à personne,
oublie ce que tu as vu :
l’oiseau, la vieille, la prison
et le reste …
Car, si tu desserres les lèvres,
D’imperceptibles frissons
comme aiguilles de pin,
le jour venu, te saisiront.
Et tu te rappelleras la guêpe,
l’encre, le plumier d’enfant
à la datcha, et les myrtilles
que tu n’as jamais cueillies."
octobre 1930
Poème
de l’instant
Dits de la folie des pivoines
La vie va la poésie dure
Tout comme Hokusaï qui dit-on
Chaque jour dessinait un lion
Je taillerai dans la verdure
Une pivoine chaque jour
Comme ça pour le seul plaisir
D’être là de n’en pas mourir
Et d’aimer dire mon amour
Maximine, « Dits de la folie des pivoines », Revue Caravanes 7, Éditions Phébus, 2001.