Nelly Sachs

Nelly Sachs est une poétesse d’origine allemande, naturalisée suédoise, née le 10 décembre 1891 à Berlin et décédée à Stockholm le 12 mai 1970.

Née au sein d’une famille juive allemande, elle commence à écrire des poèmes à 17 ans. Elle échappe au nazisme en mai 1940 ; grâce à Selma Lagerlöf et trouve refuge à Stockholm, ville qu’elle ne quittera plus jusqu’à sa mort. Son œuvre, née de la Shoah fait d’elle l’une des poétesses majeures du XXe siècle. Elle obtient le Prix Nobel de Littérature en 1966 « pour sa remarquable œuvre lyrique et dramatique qui interprète le destin d’Israël avec sensibilité et force. ». Elle partage ce prix avec Shmuel Yosef Agnon. Elle meurt quatre ans après, quelques semaines après Paul Celan dont elle fut l’amie et avec qui elle entretint un dialogue.

L’œuvre de Nelly Sachs, qui trouve autant son inspiration dans la Bible que la kabbale et l’hassidisme, s’inscrit dans la rupture provoquée par l’arrivée du nazisme en Europe et les exils, les déchirements et les deuils qu’il a entraînés. Ses dernières années seront gravement marquées par la maladie et sa lutte contre la maladie mentale. Cependant son écriture, si elle est née de la douleur et du drame, si elle affirme la volonté de « donner une stèle de paroles » aux morts dont on a voulu la disparition totale, exprime une part d’espoir, le besoin de croire à l’avenir, d’être présent au monde, si infernal soit-il. C’est dans la relecture incessante de la Bible, entre autres textes, qu’elle puise cette capacité à croire encore.

En France on doit la découverte de son œuvre à Maurice Nadeau qui le premier publia des textes traduits alors par Lionel Richard. La traduction entreprise aujourd’hui par Mireille Gansel et publiée par les éditions Verdier permet un accès en 3 volumes à l’ensemble des textes écrits de 1943 jusqu’à sa disparition

Bibliographie

  • Brasier d’énigmes, Éditions Denoel, 1990.
  • Eli / lettres / énigmes en feu, avec Martine Broda H./MO Harthe, Éditions Belin, 1990.
  • Correspondance Paul Celan Nelly Sachs, Éditions Belin, 1999.
  • Éclipse d’étoile, précédé de Dans les demeures de la mort, Éditions Verdier, 1999.
  • Exode et Métamorphose, précédé de Et personne n’en sait davantage, Éditions Verdier, 2002.
  • Partage-toi, nuit, précédé de Toute poussière abolie, La mort célèbre encore la vie, Énigmes ardentes et Elle cherche son bien-aimé et ne le trouve pas, Éditions Verdier, 2005.

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