Michel Thion

Michel Thion est né en 1947 à Issy-les-Moulineaux. Autodidacte, il exerce différents métiers : Barman, déménageur, fabricant de bougies, agent de planning en compagnie aérienne, dessinateur en béton armé, puis analyste informaticien durant huit ans, professeur de judo (diplômé d’État), parallèlement étudiant éphémère mais passionné en philosophie et en linguistique, directeur de communication, avant de rencontrer à 33 ans le métier qui allait devenir le sien pour les 23 années suivantes : l’action artistique et culturelle. Dans ce cadre il expérimente différentes fonctions : Animateur, directeur d’un festival de musiques contemporaines, délégué départemental à la musique, directeur de médiathèque, producteur de théâtre musical, et enfin, directeur de théâtre.
C’est dans le domaine des musiques contemporaines que, parallèlement, il exerce entre 1987 et 1995 une activité de chroniqueur et critique musical à l’hebdomadaire « Révolution » puis au « Monde de la Musique », aux « Lettres Françaises », etc… En 1994, l’AFAA lui confie la direction d’un ouvrage intitulé « la musique contemporaine en France en 1994 ».
Il écrit depuis très longtemps, depuis toujours dirait-il, au moins 40 ans de poésie, de textes en prose, avec de longs temps de silences. L’écriture, pourtant, ne le quitte jamais, il publie dans quelques revues des poèmes isolés (Action poétique, Po&sie, Vagabondages, Poésie 93, etc…), puis décide de se consacrer à des livres. Mais la maturation est lente, le mot est rugueux à écrire, et le texte est rare et lent lui aussi.
Depuis 2002, il se consacre entièrement à l’écriture. Il est à la recherche d’une écriture qui soit un récit poétique et travaille particulièrement sur les relations intimes du langage et de la musique.
Il pratique régulièrement des lectures publiques, seul ou avec des musiciens, une danseuse, etc… et anime des ateliers d’écriture, notamment en direction de publics en grande difficulté (publics en exclusion sociale, handicapés mentaux, etc…). Ce n’est pas pour lui une activité annexe, mais un lieu d’interrogation et de nourriture sur la langue et la pensée écrite.
Depuis 2009, au sein de l’associaiton « Arts Résonances », il travaille activement sur les questions de la traduction poétique en Langue des Signes Française (LSF) et l’accessibilité des personnes sourdes à la poésie contemporaine, et participe au développement d’nitiatives diverses dans ce domaine.
Extrait
À la fin il y a la mer.
Elle est en nous.
Nous disons le monde immémorial
comme la mer l’a dit
au premier humain parlant.
Nous faisons musique,
nous disons le dire
avec la bouche de l’océan.
Les algues,
le sel,
le calcaire infiniment blanc,
le sable,
ce sont nos mots.
Nous y regardons l’improbable pour faire advenir l’incertain .
Nous chantons avec la parole de la vague.
Les tempêtes enfouies voient maintenant le plein jour.
L’enfant de l’homme en dit les signes,
Et le dire est un livre sans fin,
ouvert à chacun.
À la fin,
Il y a la mer.
(extrait du "Récit du monde" (éd. Color Gang)
Bibliographie
Poésie