Les moissons bleues d’Alain Richer

"Qu’importent nos impatiences de fils prodigue
l’horloge est serve et longue à s’émouvoir
les pêches mûrissent au fond des vignes
et l’enfant court dans les allées de sables
la grille là-bas au fond du parc
est un fléau pour l’animal libre
l’été qui vient sème des fleurs une voix parle
et l’arbre a la passion de croître
Une autre dette était promise
pour assurer la folle mission de vivre"
Poème
de l’instant
C’est comme ouvrir un menhir avec les mains
Cessez de chercher, vous êtes la porte
et les gardiens qui en interdisent l’accès.
Chaque pas vous éloigne du nombril
chimères assoiffées d’aventure.
Vous croyez que le mariage vous libère de la mort
ou que l’argent vous marque dans la hiérarchie divine.
Cessez de chercher, la conscience est le philtre magique,
L’œil capable de rejoindre les orbites vides de Dieu
traversant la mort. Personne ne se rencontre soi-même
en parcourant les mers ou en explorant les cavernes.
C’est difficile, comme ouvrir un menhir avec les mains
car notre âme est plus dure que la pierre.
dire ne suffit pas, no basta decir, Le Veilleur Éditions, 2003.