Les arbres et les rochers se partagent la montagne de Nicolas Kurtovitch

La poésie de Nicolas Kurtovitch est une étrange rumeur, le bruit d’une île, la parole d’une terre partagée. C’est sûrement ce mélange entre conscience d’un exil et recherche d’une place juste qui fait que son écriture résonne tant en nous. Ce « nous » universel et pluriel qui nous interroge sans cesse dans notre quotidien singulier. C’est de cette matière qu’est faite la poésie de Nicolas Kurtovitch ? : une glaise où chaque homme trouve à façonner son quotidien pour construire son existence.
Né à Nouméa en 1955, Nicolas Kurtovitch est l’une des grandes voix de la poésie calédonienne. De père yougoslave et de mère calédonienne, il est l’un des premiers à s’être explicitement interrogés sur la nature de la relation entre les communautés en présence sur leur terre natale. Cette interrogation s’est traduite à deux reprises par des écritures à quatre mains avec les auteurs kanak Déwé Gorodé en 1999 (Dire le vrai/To Tell the Truth, Grain de sable) et Pierre Gope en 2002 (Les dieux sont borgnes, Grain de sable). Il obtient le prix du Salon du livre insulaire d’Ouessant en 2003 pour son recueil Le piéton du dharma (Grain de sable) et en 2008 le prix de poésie Antonio Viccaro.
Poème
de l’instant
À nonante encore
Dans la banalité des jours
il savoure à l’instant
les tranches d’un fruit de soleil
parfum émerveillé d’enfance