Le vent des steppes, anthologie de poèmes kazakhs
Auteur : Shomishbay Sariyev

Poèmes de Nourlan Orazaline, Somishbay Sariyev traduits par Jacques Jouet et Coralie Vauchelles.
Republication de poèmes d’Oljas Souleimenov.
Préface de Jean-Pierre Siméon.
"Peu de français sans doute savent où se trouve le Kazakhstan, sauf peut-être dans une géographie imaginaire faite de lointains mystérieux, d’espaces immenses jusqu’au vertige, de ces couleurs et de ces parfums foisonnants dont on peuple toute contrée mythique… Bref pour savoir où se trouve cette terre du grand Est, on peut s’en remettre à l’Atlas. On ferait aussi bien de se fier aux poètes et à cette anthologie que le lecteur tient dans ses mains. Puisqu’aussi bien un pays se trouve où son âme se tient, tout exilé le sait qui porte avec lui intérieurement sa contrée natale.
Pour ma part, j’ai longtemps situé le Kazakhstan dans l’œuvre magnifique d’Olzas Souleimenov, comme la Tchouvachie dans celle de Aïgui, ou la Géorgie chez Baratachvili. Or le paysage kazakh, paysage mental autant que paysage concret, que j’ai lu dans Souleimenov, je le lis ici chez nos deux poètes invités, j’en retrouve l’âme commune vibrante et forte de vie saisie à bras le corps, j’en retrouve le souffle de vent intrépide, jamais lassé, la puissance tellurique, et le lyrisme profond venu du chant le plus ancien, celui qui comme un feu de nomades éclaire et réchauffe le cœur. Quelle santé poétique chez nos trois poètes kazakhs !"
Préface de Jean-Pierre Siméon.
Poème
de l’instant
Une tristesse bleue et grise
Évidemment l’orgueil et la trouble passion
Les papiers arrachés, bien sûr, les volets clos
Les livres sans mémoire et presque à l’abandon
L’étui de ton violon fermé comme un sanglot
Mais penser à tes gestes carrés vers les miens
La presque cruauté, la langueur infinie
Le rire en plein désir et les larmes à la fin
M’ont fait aimer la mort et préférer la vie