Le sang le soir
Auteur : Guy Allix

Ce qui s’efface
1
Quand tu nais
Tu n’es déjà
Dans ta naissance
Que ce non-sens
2
Tu marches et tu t’effaces
C’est en t’effaçant que tu existes vraiment
C’est en t’effaçant que tu es homme
Et tu t’effaceras un jour à jamais
Tu ne seras plus que cette absence
Ce sans-nom
Ce sans-lieu
Ce sans-Dieu
Ce rien
Rien qu’une poussière de passage
Perdue dans l’immensité du temps…
Poème
de l’instant
Poèmes
Au seuil du printemps, il est certains jours
Où la prairie se repose sous la neige dense,
Où les arbres font un bruit gai et sec,
Où le vent tiède est tendre et moelleux,
Où le corps s’étonne de sa légèreté,
Où l’on ne reconnaît plus sa maison,
Où la chanson qui déjà lassait
On la chante avec émoi, comme neuve.
Printemps 1915
Slepnévo