Le désert vivant
Auteur : Lorand Gaspar
Le désert je ne l’avais pas cherché. Je n’avais rien lu ou vu qui pût éveiller en moi le désir de m’y rendre. Enfant d’un pays montagneux où l’eau et les arbres, les herbes et les mousses vertes abondenr, j’aurais pu, au hasard d’un de ces livres contant les aventures d’un voyageur - illustré de gravures ou de photographies - dont je faisais grande consommation, tomber sur des images du Sahara ou de l’Arabie pétrée, et rêver d’y marcher un jour. Mais non. Ces livres et ces images, si jamais, ils passèrent entre mes mains, n’ont laissé aucune trace dans ma mémoire.
Poème
de l’instant
« La dernière innocence »
Partir
corps et âme
partir.
Partir
se défaire des regards
pierres oppressantes
qui dorment dans la gorge.
Je dois partir
plus d’inertie sous le soleil
plus de sang ébahi
plus de prendre la file pour mourir.
Je dois partir
Mais fonce, voyageuse !
Œuvre poétique
Traduit de l’espagnol (Argentine) par Silvia Baron Supervielle et Claude Couffon
Éditions Actes Sud