Lais
Tous deux comme est le chèvrefeuille
qui grimpe autour du coudrier ;
sitôt qu’ils se tiennent enlacés
il n’est plus de tronc ni de feuilles,
et peuvent alors vivre à jamais.
Mais si l’on veut les séparer,
du coudrier c’en est fini,
soudain du chèvrefeuille aussi.
« Belle amie, ainsi va de nous :
ni vous sans moi, ni moi sans vous ! »
Marie de France, Lais, "Le Lai du Chèvrefeuille", Traduction inédite du Printemps des Poètes.
Poème
de l’instant
Le porteur d’ombre
Et si mon poème n’était qu’un visa
pour un pays lointain
une facture impayée
un compte à découvert
Anise Koltz, Le porteur d’ombre, Éditions Phi, 2001.