La lettre volée
Les éditions de La Lettre volée, sises à Bruxelles, fondées à l’automne 1989 par Daniel Vander Gucht, Pierre-Yves Soucy et Louis Jacob dans le cadre de l’a.s.b.l. Ante Post, poursuivent une politique éditoriale qui tient en trois points :
1° La volonté de proposer, à travers diverses collections, une réflexion destinée à un public élargi sur les enjeux éthiques et esthétiques de la société, de la culture et de l’art contemporains. Le dialogue entre sciences humaines et esthétique y est entretenu dans la perspective d’une saisie globale des phénomènes sociaux et artistiques.
2° L’option internationale qui préside au choix des œuvres de réflexion et de création publiées, et qui répond au procès même de la pensée et procède du refus d’enfermer les auteurs dans des ghettos, intellectuels ou culturels.
3° Le souci du beau livre qui conjugue le plaisir de la main, de l’œil et de l’esprit, en présentant au lecteur des textes de qualité dans une présentation soignée et élégante, tant du point de vue de la typographie que du choix des papiers et du graphisme. Plusieurs de nos titres comportent un tirage de tête.
1er février 2012
vers Baïkal (mitraille) de Thomas Augais
Journées d’ivresse belle
comme l’oubli rincé à bleu des campanules
même lumière sur sa tige au travers des saisons
Joie ne défleurit pas coupante
1er mars 2011
De chair et d’air
"A quelle alliance devons-nous
d’être jusqu’aux replis
les plus secrets de notre chair
irrigués d’air"
1er décembre 2009
Caisson par Stéphanie Ferrat
"le monde ne fait rien
au choix des matins
on ne passe souvent
pas loin
des soirs coupés"
1er septembre 2009
L’éducation des monstres
"De l’apparition d’un jeune prince autrichien en exil à la révélation de "vertes vallées" à l’aube de tout texte, les vingt-trois monologues, aux accents scéniques, de l’Education des monstres s’inscrivent comme une suite de "proses fantasmatiques" où l’on invente un monde, le détruit pour le pur bonheur d’une théorie dont l’acceptation est avant tout un consentement demandé au lecteur. L’ouvrage, tel un théâtre de marionnettes, marque une nouvelle étape dans une oeuvre singulière commencée avec la poésie, (…)
1er juillet 2009
Salerni de Séverine Daucourt-Fridriksson
"filles convexes fières de leur corps citrouillé. visages aux yeux dépapillés regardant sexement. pupilles dilatées des vieux et des envieuses. art dévasté par cette pacotille d’éros aux airs postiches"
1er mars 2008
Abîmer de jour de Stéphanie Ferrat
avaler
gestes mêmes
mains de retour
regards
meute sang
tenus
au-dessus des plantes
mutilées
1er septembre 2006
La Reine Eupraxie d’Henri-Pierre Jeudy et Emmanuel Tugny
La Reine Eupraxie est un texte à double voix, poétique et philosophique. Cette construction narrative, articulée en tableaux, ne cherche pas à établir un jeu de complémentarités ou d’illustrations réciproques. Il s’agit plutôt d’un jeu de correspondance où les auteurs tentent de mettre en résonance des registres d’écriture clairement distincts. Ces courts textes, d’une belle densité de sens et de forme, offrent l’apparence de la précision tout en ne cessant de relancer le rythme de l’écriture poétique. Ce (…)
1er octobre 2005
Nous, qui n’oublie pas
Le poème est une tension vers l’autre, un dialogue (…) Souvent un dialogue désespéré ». Tels sont peut-être les mots de Paul Celan qui inspirent et traduisent au mieux la motivation de l’auteur de ce recueil. Depuis de nombreuses années, Erwann Rougé tente une parole pour maintenir ce fil fragile : de l’un à l’autre. Écrire ce qu’il importe de ne pas oublier, de continuer à dire : les traces, les passages, les repères en définitive de cet autre — lui ou nous-mêmes — pour que la voix humaine ne finisse pas. (…)
Poème
de l’instant
La Maye réfléchit
je froisse le temps
sa porte s’ouvre
et moi j’attends
qu’un oiseau entre m’annoncer
qu’il est grand temps que je m’envole
mes ailes d’enfant
sont repliées
quel est le livre
quelle est la page ?