La France aux quatre vents
Auteur : Francis Combes

Le vieil épouvantail
J’ai trouvé dans ma grange un vieil épouvantail
(Cela fait bien longtemps que nul ne s’en effraye).
Les oiseaux dans les champs piaillent et font ripaille
Pendant que lui, absent, dort d’un profond sommeil.
Sa tête au côté pend comme un mort qu’on dépend ;
Sa bouche n’est qu’un trait, ses yeux sont délavés ;
Une araignée y loge, gratis, à ses dépens
Et les saisons passant sur lui l’ont fait passer.
Son crâne bourré de son ne perçoit aucun son ;
Il ne sert plus à rien et n’a plus sa raison.
Sûr que je devrais le porter à la Décharge…
Je n’en fais rien pourtant ; et qui le veut s’en charge.
Nous sommes compagnons et frères de gueusaille,
Spectres qu’on a traités parfois d’épouvantails.
Poème
de l’instant
Pérégrinations du Pierrot solaire
Voilà
le monde reste beau
impunément
il n’a pas peur
du noir
il coule de source
toujours