L’encre est ma demeure de Georges Castera
Anthologie préparée et préfacée par Lyonel Trouillot
Castera est celui dont la poésie tire encore sur les balles des assassins de peuples, les commandeurs d’usine, les vieilleries poétiques et conjugales qui condamnent à l’immobilisme. Pour nous, Haïtiens, sa langue fut et demeure la force ouvrière de notre résistance à la dictature du capital et à la dictature. Poète moderne et engagé, en dialoguant avec les grandes démarches poétiques du XX siècle, il est aussi celui qui nous a amenés au plus près des écritures croisées qui font les liens entre les peuples.
(extrait de la préface de Lyonel Trouillot)
Georges Castera est né en 1936. Il a quitté Haïti en 1956 et y est revenu trente ans plus tard. Il vit aujourd’hui à Port-au-Prince.
Poème
de l’instant
Corps rassemblé
Un désir
à nouveau
enfle
éprouve le motif
éclats de solitude
mesurent
le marbre de
chaque corps
afin que se
rompe la lisière
du pourpre
absorbant les
paysages.