Kala Ghoda, poèmes de Bombay

Arun Kolatkar (1931-2004) est considéré comme l’un des plus grands écrivains indiens et sans doute comme la voix la plus singulière et la plus aboutie de la poésie contemporaine du sous-continent.
Son œuvre transgresse d’ailleurs les frontières nationales et sa portée est universelle. Kolatkar était à la fois un poète de Bombay (ville dont son œuvre est indissociable) et un poète du monde, avec lequel sa poésie ne cesse de dialoguer. Peu d’écrivains eurent une démarche aussi éclectique que lui. À la fois héritier des avant-gardes européennes, des surréalistes et des poètes de la beat generation (il s’était lié d’amitié avec Ginsberg), imprégné de blues, de rock, du mouvement folk et de la culture populaire américaine, il était aussi plongé dans un ethos marathi, dans toute une mémoire collective orale et syncrétique, en particulier dans la tradition médiévale dévotionnelle en langues dites vernaculaires (la bhakti).
Poème
de l’instant
Poésie de Palestine
si peu de chants d’oiseaux
et, revenant au bercail –
nous avons fait fleurir le désert
nous avons fait chanter le désert