Jusqu’au souvenir de ton visage
Auteur : Tanella Boni

"Dieu prête la voie périlleuse à parcourir
jusqu’au sommet de la montagne
là commence le poids de la dette
à égrener d’ici - bas vers les feuillages
qui tamisent les rayons du soleil
les rayons encore neufs
les rayons toujours neufs
posés à même le seuil de la vie"
Poème
de l’instant
Bientôt le soleil
« Je ne cherche pas l’essor, l’oubli, la grâce, je sais qu’ils me sont impossibles. Et d’ailleurs je ne le voudrais pas. L’ange me fait peur. Non, je cherche la présence et le poids, ou plus exactement la présence me cherche, le poids me trouve, le poids sur moi de la lumière comme un mur, la présence à plein regard de la mer qui fait masse ou du feuillage hanté par le ciel. De sorte que les jours de timidité, ou de trop fort vouloir, je reste pris dans la glu du moment, prisonnier du trop plein jusqu’à la nausée. Les jours de décision, j’allais dire de légèreté mais ne te vante pas, je vois sortir de moi une réponse, plus ou moins claire, plus ou moins simple, plus ou moins forte. Content ? Non, jamais content. Mais, quand même, content. »