J’ai visité ma vie
Auteur : Saleh Diab

Poèmes traduits de l’arabe par Annie Salager, Laurence Kucera et l’auteur
En vain
depuis dimanche dernier
je gaspille mes regards
sur la chaux du mur et des rêves
je lève la main
pour guider la porte et le temps
vers le bois
mes yeux
font l’inventaire de l’obscurité
alors que derrière moi la lune naît
à la fenêtre
Poème
de l’instant
33 poèmes en forme de nouvelles (ou l’inverse)
Il arrive fréquemment que les hommes aient peur des chevaux. Certains jouent les indifférents, d’autres ne cachent pas leur inquiétude. Pégase, le cheval divin, avait des ailes d’ange à faire peur. Incitatus avait une écurie de marbre, une mangeoire en ivoire, à faire peur. Sur la tombe de son cheval, Alexandre fonda la ville de Bucéphalie et provoqua peur et questionnement. Mais là, là, dans ce champ jaune, il s’agit de retourner les terres les plus empierrées, car tout le monde ne possède pas encore son Massey Ferguson. Auquel on ne prête ni ailes ni ombres.