Henri Deluy
Henri Deluy naît le 25 avril 1931 à Marseille.
À seulement 13 ans, alors qu’il écrit d’ores et déjà quelques poèmes, le jeune Henri apprend que Blaise Cendrars vit près de chez lui, à Aix-en-Provence. Il lui envoie alors des textes que le poète va prendre le temps de lire et même de corriger. Va alors naître une belle relation entre le poète et le jeune. Cendrars conseillera et encouragera Henri.
En 1949, alors qu’il n’est âgé que de 18 ans, Henri interrompt ses études et part pour l’Angleterre en auto-stop où il travaille dans un « potatoes camp. » À la suite des rencontres qu’il y fait, il décide de partir en Suède, toujours en stop. Il rencontre en chemin, aux Pays-Bas, sa première épouse qui lui fait découvrir toute une génération de poètes ultra-modernistes tels que Adriaan Roland Holst, qu’il traduira et qui auront une influence notable sur son écriture.
Il travaille ensuite aux « Cahiers du Sud » (revue fondée par Marcel Pagnol) où il fait notamment la connaissance de Gérald Neveu qui vient de créer la revue « Action poétique ». C’est en 1955 qu’il en devient directeur, poste qu’il occupera pendant plus d’un demi-siècle. En parallèle, il entre également au comité de rédaction de la revue « If ».
Henri reprend ses études à 24 ans et devient rapidement instituteur puis journaliste à La Marseillaise. Militant communiste il est notamment engagé contre la guerre d’Algérie et participe aux manifestations à Marseille. Dans les années 1960, l’Union des Écrivains Tchécoslovaques fait appel à de jeunes écrivains et poètes étrangers, afin que la culture tchèque dépasse les frontières du pays. H. Deluy saisit l’occasion et part y vivre pendant trois ans et demi (de 1964 à 1968). Il fait d’abord partie de l’Union des écrivains. On lui propose ensuite de sous-titrer en français le cinéma tchèque, il accepte.
Mais son intérêt pour la poésie ne s’arrête pas aux revues et à l’écriture de ses propres textes ; il consacre une partie de ses activités à traduire des auteurs étrangers notamment néerlandais, comme Adriaan Roland Holst, ou allemands.
De 1968 à 1990, il a été conservateur de la bibliothèque municipale d’Ivry-sur-Seine. Il a fondé la Biennale internationale des poètes en Val-de-Marne qu’il a dirigé jusqu’en 2005, laissant alors sa place à Jean-Pierre Balpe. Henri Deluy réalise lors de ses voyages que dans de nombreux pays il y a des festivals de poésie, mais pas en France. En 1991, il monte rapidement un dossier et le soumet à Michel Germa, président du Conseil du Val de Marne. L’objectif de la Biennale est d’élargir le public de la poésie. Ce festival permet surtout l’échange entre différents poètes venus du monde entier.
Auteur de très nombreux ouvrages, Henri Deluy meurt le 20 juillet 2021, à 90 ans.
Bibliographie
- Imprévisible passé, Le Temps des Cerises, 2012.
- L’heure dite, Éditions Flammarion, 2011.
- Manger la mer, bouillabaisses et soupes de la mer autour du monde, Al Dante, 2011.
- Les Arbres noirs, Éditions Flammarion, 2006.
- À l’étrangère, éditions Virgile, 2006.
- Je ne suis pas une prostituée, j’espère le devenir, Éditions Flammarion, 2002.
- Pronom, Éditions Phi, 1998.
- Da Capo, Éditions Flammarion, 1998
- L’Amour charnel, Éditions Flammarion, 1994.
- La Répétition, autrement la différence, fourbis, 1992
- Premières suites, Éditions Flammarion, 1991.
- Le temps longtemps, Messidor, 1990.
- Vingt-quatre heures d’amour en juillet, puis en août, Ipomée, 1987.
- Première version la bouche, gravures sur bois et eau-forte de Frédéric Deluy, ENSAD, 1984.
- Peinture pour Raquel, Orange Export Ltd, 1983.
- Les Mille, Éditions Seghers, 1980.
- L ou T’aimer, Orange Export Ltd, 1980.
- La psychanalyse mère et chienne, avec Élisabeth Roudinesco, 10/18, 1979.
- L’Infraction, Éditions Seghers, 1974.
- Nécessité vertu, 1957.
- Images, Éditions de La Revue Moderne, 1948.