Grésil noir de Serge Torri

« L’encre de Grésil noir qui a pointillé la blancheur de chaque page comme une rosée noire imprègne l’épaisseur du langage de la pureté de la poésie pour rejoindre les mots de Paul Claudel : "Ô mon âme ! le poème n’est point fait de ces lettres que je plante comme des clous, mais du blanc qui reste sur le papier !" » Serge Torri
« blanc sur blanc
étant le verbe
grésil noir
le répit de son silence »
Poème
de l’instant
« Serais-tu plus supportable, exil… »
Serais-tu plus supportable, exil, sans tant de professeurs de l’exil, de sociologues, de poètes de l’exil, de pleurnichards de l’exil, d’élèves de l’exil, de professionnels de l’exil, bonnes âmes une balance à la main pesant le plus et le moins, le reste, la division des distances, le 2 x 2 de cette misère.
Un homme divisé par deux ne donne pas deux hommes.
Qui donc, bordel, peut oser, dans ces conditions, multiplier mon âme par un.
1930 > 2014