Gilles Jallet

Gilles Jallet est né le 23 août 1956, à Paris. Enfance à Cahors, études de lettres et de philosophie à Toulouse, puis à Paris, où il réside depuis 1980. Son premier livre de poésie, Contre la lumière, fut publié par les Editions Seghers, en 1985, et suivi de Un reste reviendra, sous-titré Contre la lumière 2, en 1988, chez le même éditeur. En même temps, il se consacre à la traduction de poètes du Romantisme allemand et publie deux essais sur Hölderlin et sur Novalis dans la collection « Poètes d’aujourd’hui », chez Seghers. Suit une période de silence de plusieurs années : « Le jour où l’écriture a disparu de ma vie n’est pas le jour où j’ai cessé d’écrire. », écrit Gilles Jallet dans L’Ombre qui marche, paru aux éditions Comp’Act, en 2004 (L’ACT MEM / Fonds Comp’Act), qui reprend la plupart des poèmes écrits entre 1994 et 2002. Pour Gilles Jallet, la poésie exige d’être interprétée. Tel serait le critère d’une philosophie à venir. C’est pourquoi, en parallèle à l’écriture de poésie, il se consacre à la philosophie et, plus spécialement, à l’œuvre de Walter Benjamin, sous la direction de Gérard Granel, dont il fut l’élève jusqu’en 1980. En 1987, il crée avec Xavier Maurel les éditions Monologue, d’après le célèbre « Monologue » de Novalis, et la revue du même nom ; puis, en 1994, la collection « Actuariae » (petites barques) qui publiera une centaine de feuillets imprimés recto verso, à raison d’un par semaine, de poètes et d’écrivains contemporains. Le Crâne de Schiller, publié chez Hermann en 2006, contient une série de sept essais consacrés non seulement à Novalis, Hölderlin, Schiller et Goethe, mais aussi à Mallarmé, Joë Bousquet, Roger Laporte et André du Bouchet. En cours de préparation, un nouveau livre de poésie Réminiscence et Prophétie, dont plusieurs extraits ont été publiés en revues.
Extrait
L’Oublié
Un à un comme des miracles les mots, mais la pensée
Domine le héron sauvage
Sous un ciel hivernal, plus un ne s’accorde
Qu’à la destination infinie
Et exige encore plus de clarté, le signe :
C’est pourquoi il apparaît si simple, à découvert.
Cependant il faudrait plus qu’une image,
Il faudrait contre mes yeux
Des taches blanches pour y voir plus clair,
Les mots d’où qu’ils viennent, mais en plus la pensée
Aveugle, et livré au temps
Celui par qui tout arrive, comme les saints
En leurs prières. En effet, où irait-il
Parmi les bêtes oubliées,
Les lions, les nombreux taureaux et les rennes,
Celui qui dormait sur le sol les genoux repliés
Pour retrancher sur terre leur mémoire ?
Ou bien, la tête profondément penchée sur la poitrine,
Il s’unirait aux images du monde primitif
Par des liens innombrables, incertains
Et changeants, pour former des créations nouvelles.
L’Ombre qui marche, Comp’Act, 2004.
Bibliographie
Poésie
Livres d’essais
Nombreux poèmes, critiques et traduction en revues ou anthologies
Actuels 27/28 /Monologue, Revue de Langue et de Littérature, 1er numéro/ faire part 10/11, Philippe Jaccottet/ polyphonies n° 5/ La Métaphore (revue) n° 1/ recueil n° 32/ ralentir travaux n° 9-11 et 13/14/ La Polygraphe vol. 20/21/ Autre Sud n° 36/ Le préau des collines/9.
Cahier de création, Europe N° 971.
Quai Voltaire Revue Littéraire n° 4, 1992/Critique/La Sape N° 33/ Le nouveau Recueil /La Polygraphe vol. 33.35/ Plusieurs numéros d’Europe/Dossier À quoi bon la crise ? La Sœur de l’Ange n° 7, Hermann…
Livres collectifs
Lune & destin, Dans un monde abandonné des facteurs, Editions Rouleau libre,1996.