Gardiens de lumière

Auteur : Monique W. Labidoire

Gardiens de lumière

Les thèmes du Jour et de la nuit comme instants vécus dans la réalité vivante aussi bien dans la lumière de la connaissance que dans l’enfermement de l’obscur apparaissent ici comme lieux privilégiés du poème.

Dans ce vingt-et-unième siècle bouleversé, Monique W. Labidoire consent à porter le flambeau et garder une lumière d’espérance. Cette flamme n’échappe ni à la nostalgie, ni à la mélancolie dans une mémoire où l’absence et la présence sont toujours les matériaux du poème et le rythme du chant.

Avec ce nouveau recueil, Monique W. Labidoire nous donne, une fois encore, la voix murmurée et pénétrante qui est la sienne.

Du jour

La main coule au diapason de la rivière mêlant ses doigts aux herbes, heurtant quelque branchage flottant. L’oreille s’ouvre au tintement limpide des musiques aquatiques tandis que la mélodie du jour ne retient que la mémoire lointaine d’un temps aujourd’hui perdu. À la fenêtre ouverte des cités nouvelles, les pigeons et les moineaux se disputent l’épaisse rumeur des chantiers de vie.

De la nuit

C’est bien de nuit noire qu’il s’agit. Lettres et mots n’accompagnent plus le désir, la palette du peintre s’est éteinte, la rondeur du sein s’est gravée dans la paume d’une main et les bruits alentour amplifient notre mémoire. Mais la mémoire s’illumine et éclaire les ténèbres dans lesquels s’ajoute les voix de la nuit, les musiques d’un au-delà du temps qui permet de mieux chanter miserere.

Paru le 1er février 2017

Éditeur : Éditions Alcyone

Genre de la parution : Recueil

Poème
de l’instant

Alejandro Jodorowsky

Es como abrir un menhir con las manos

Cesad de buscar, vosotros mismos sois la puerta
y también los guardianes que prohiben la entrada.
A cada paso que dais os alejais del ombligo
convertidos en fantasmas sedientos de aventura.
Creeís que el matrimonio os libera de la muerte
o que el dinero os inscribe en la jerarquía divina.
Cesad de buscar, el filtro mágico es la conciencia,
ojo que puede regresar a las cuencas vacías de Dios
atravesando la muerte. Nadie se encuentra a sí mismo
recorriendo los mares o bajando a cavernas.
No es fácil, es como abrir un menhir con las manos
porque tenemos un alma más dura que la piedra.

Alejandro Jodorowsky, Traduit de l’espagnol (Chili) par Martin Bakero et Emmanuel Lequeux
dire ne suffit pas, no basta decir, Le Veilleur Éditions, 2003.