Fable pour la ville de Narbonne

René Depestre

Fable pour la ville de Narbonne

La guitare de Trénet ouvre un temps musicien
à mon arrivée au carrefour narbonnais.
En relais au lumineux Canal du Midi,
pour la traversée de la ville de Narbonne,
je m’appelle La Robine (un nom de rivière).
Dans les dossiers de mon histoire urbaine
je suis la voie domitienne, avant de hisser
sur mon parcours des voiles grecques et romaines.
Le four et le moulin de la cité audoise,
entre silence et chanson, métissent en moi
les plus folles germinations de la vie.
J’ai foi en la cuve où se trame le vin nouveau
que boiront les amoureux des prochains étés.
Je fais répéter leur leçon de vent au Cers
des monts et au Marin natifs des Espagnes.
je crois à la loi qui fait que la vigne
et l’olivier s’entendent à brûler nus ensemble
comme femme et homme au nid de leur vérité.

René Depestre

Poème
de l’instant

Vous êtes ici

l’imaginaire est irréfutable
et cela suffit à mon espoir

Renaud Ego, Vous êtes ici, Le Castor Astral, 2021.