Fable blanche d’André Louis Aliamet

"Ton regard flottant sur le vide,
s’évasant, cheminant
vers l’aube aux trois-quarts
rougie, vers la pointe obscure
de ce jour,
ces vues secrètes
de l’aurore, tu les inventes
quand elles s’éloignent, aussi pâles
qu’une vapeur gardant les traits
d’un visages rêvé."
Poème
de l’instant
Poésies érotiques
Enfin, ma chère Éléonore,
Tu l’as connu ce péché si charmant
Que tu craignois, même en le désirant ;
En le goûtant, tu le craignois encore.
Eh bien, dis-moi ; qu’a-t-il donc d’effrayant ?
Que laisse-t-il après lui dans ton âme ?
Un léger trouble, un tendre souvenir,
L’étonnement de sa nouvelle flamme,
Un doux regret, et surtout un désir…
… Moments délicieux, où nos baisers de flamme,
Mollement égarés, se cherchent pour s’unir !
Où de douces fureurs s’emparant de notre âme,
Laissent un libre cours au bizarre désir !