Emmanuel Hiriart

Né en 1966 à Saint Remy (Saône et Loire), de mère bourguignonne et de père basque. Essentiel de l’enfance en Pays Basque, où il vit…

Premier écrits à partir de l’âge de huit ans. Après quelques publications en revue, il se lance dans la publication au travers d’un site internet personnel. Il sera publié ensuite par Robert Dadillon aux éditions Editinter. Collabore actuellement à plusieurs revues.

Extrait

1.

Un soir les loups vous rejoignent
Silencieux d’abord les yeux obliques
Le flanc creux le poil rêche
La queue basse l’échine saillante
Mais l’ombre les rassure
Ils commencent à parler
Sans vous regarder d’une voix très douce
De leur tendre violent amour
Et vous les écoutez longtemps,
Comme des voyageurs.
Au matin ils filent sans un mot.

2.

Laissons aux doux rêveurs
Leurs statistiques…
Laissons à ceux qui tremblent
La religion de signes ;
Laissons à ceux que le silence effraie
Leurs consolants désastres cathodiques ;
Et nous, mes amis,
Sortons plutôt sous la pluie,
Sr le chemin des renards,
Laissons mordre le gel à son tour,
Embrassons le cynisme du jour,
Son émouvante nudité :
C’est l’année de églantines.

3.

La fenêtre ouverte
Sur les montagnes enneigées
Il lit son journal.
Dehors l’ombre est blanche
Sous le mur. Un merle
Essaie la note tremblante.
Les lettres noires disent
La guerre et la bourrasque
Sous les aboiements du chien
Les cloches de l’église
Parlent à l’autre temps
Dans l’air tremblant de l’hiver.

4.

Le chant du merle
Semble en glissant déchirer
Le froissement des feuillages
Avec ma pure lame
Du très doux cri de guerre
Qu’il jette comme une pierre
A tous les moqueurs du monde,
A ces merles de l’ombre,
Les jeunes amants du printemps.
(Virila de Leyre,
Muet de l’extase
Se tient entre deux notes
A l’ombre des buis)

5.

Sous le signe du poisson

Au fond notre vieil Adam
N’était qu’un gros coelacanthe
Pointant sa tête hors de l’eau
Il contemplait l’air pensif
Les gracieux iguanodons :
"Il y a là, songeait-il,
Une idée neuve à creuser".
En quittant son paradis
Mer des algues caressantes
Il nous légua sa passion
Pour la guerre l’amour vache
La terre des îles vierges
Et le goût du sel marin.
L’inconnu seul nous appartient.

extrait de Se vanter ne serait pas bien

Bibliographie

  • Je voulais grandir davantage, Editinter, 2005
  • Tante Agatha parle en dormant, Sac à Mots éditions, 2003
  • Un jardin manque au poème, AB éditions, tirage limité, avec des encres de Lucien Besson, 2003
  • Se vanter ne serait pas bien, Editinter, 2001
  • Toi qui viens de la mer, Editinter, 2000
  • La pluie danse sur le toit, Editinter, 1999