Editions isabelle sauvage
Au départ, deux éditeurs, deux personnalités : Isabelle Sauvage et Alain Rebours, pour s’aider, se contredire, se compléter et s’enrichir… quatre petites mains pour le reste.
Mais, jamais deux sans trois ? Au 1er mars, Sarah Clément nous a rejoints, et comme deux plus un(e) égale trois, et que deux + deux + deux font six… petites mains… Donc :
Isabelle Sauvage : maîtrise d’histoire de l’art (médiévale), puis éditrice/relectrice en free-lance pour de nombreuses maisons d’édition (principalement de livres d’art ou catalogues d’expos, notamment pour le Jeu de Paume)… la typographie au plomb mobile apprise sur le tas dans un atelier de typographe-imprimeur (René Jeanne), puis un autre (Michael Caine), et c’est le premier livre d’artiste(s), puis l’achat de matériel typo, et la joie de retrouver et l’art et les mots, et la tête dans les doigts.
Alain Rebours : un CAP de typographe tôt, très tôt, graphiste au fur et à mesure des années… métier qu’il transmet un temps à l’école Estienne… Tardivement, un DEA de Lettres sur René Char, puis chargé de cours à l’université Paris VII… aujourd’hui éditeur et psychanalyste.
Sarah Clément : longtemps assistante d’édition au Jeu de Paume, éditrice/relectrice en free-lance pour de nombreuses maisons d’édition (livres d’art ou catalogues d’expos)… A fondé la librairie Interlignes à Limours (Essonne) qu’elle a tenue pendant 11 ans avant de s’installer en Bretagne, où commence sa nouvelle vie.
1er novembre 2014
Une, traversée
Une, traversée : dans ce livre, textes et photos font sens ensemble, corps contre corps, échangent constamment. Les auteurs ont tenté de traverser, justement, un matériau qui touche à quelque chose d’intime, pour atteindre à quelque chose qui aille au-delà d’une histoire privée, personnelle, quelque chose d’autre, de plus insaisissable. Soit des photographies de nu, autoportraits d’une femme dans l’obscurité d’une pièce, puis l’épaisseur d’une forêt (« verso des nuits »). D’un corps dévoilé rien cependant (…)
1er novembre 2014
Versailles, Chantiers
En résidence à la maison de la poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines, Christiane Veschambre est invitée à choisir un lieu de Versailles comme trame de son texte, et réalise d’emblée : à la gare de Versailles-Chantiers, où sont les chantiers ? « Dessous (…) sous les couches déposées pendant trois siècles ». « Ses rails se sont enfuis sur les lignes du temps, enfoncés dans les couches du sol au lieu de s’élancer à sa surface. » Il se trouve que cette gare est inscrite dans l’histoire de l’auteur : l’on y (…)
1er novembre 2014
Chair de l’effacement
La chair, dès le titre, des mains ou « l’événement d’un visage », dès les premiers vers, nous sont donnés… Or, dans ces photographies, pas une image de corps, pas un visage. Un bouton de porte, des rectangles ou diagonales de lumière, des reflets de voilages (l’ombre d’un déshabillé), le rebord d’une baignoire, un rideau de douche, une serviette de toilette. Des éclats lumineux éparpillés, scintillants – diffractés. Mais partout des tons de chair, une surface comme épidermique : tout est chair quand il n’y a (…)
1er septembre 2014
camar(a)de de Yannick Torlini
"doute. creuse.éponge ton front nu. les scories restent. nidifient. ton corps reste. ouvré, ouvrable, ouvert au grand jamais (du/de la pelle, pioche, marteau-piqueur, convoyeur)."
1er juin 2014
L’enfant (triste) de Claire Le Cam
Claire Le Cam a déjà publié, dans la même collection « présent (im)parfait »,
Raccommoder me tourmente (2008), Phasmagoria (2009) et un court « récit »,
D’un jour à un autre je vivrais autre (2010).
Dans le titre, ce sont les parenthèses qui frappent. La tristesse
est ainsi placée en complément, en commentaire, mais isolée,
comme un aparté – comme un signe visuel, aussi, de l’enfant
dans le ventre maternel. Car c’est bien un récit des origines
que trace ici Claire Le Cam. Sous la forme d’une tragédie (…)
1er juin 2014
Précipités
Les branchages enchevêtrés des arbustes luisaient d’un givre étincelant, traçaient des cartes précieuses que seuls des cerveaux déments pouvaient suivre. - En rêve, peut-être aurais-tu pu tout recommencer. Remonter le film au début. Jeter en passant les paquets d’immeubles au hasard. Poser à tout jamais ton double sur un quai. Te tourner. L’oublier. - Mais quoi aurait surgi alors. Quelle épouvante de nuit, plus noire encore ?
Cailloux de la folie encastrés dans le (…)
1er juin 2014
Normale saisonnière de Sofia Queiros
Le blanc du jardin est intacte. Si la neige tient, tout est soudain plus doux.
A côté - deux pâtés de maisons plus loin -, un bonhomme bacchantes noires sur costume blanc carotte au nez écarquille ses bouchons d’yeux. Combien dit-il combien de cravates autour de mon cou, avant que mon corps ne devienne mou. Son père assis couché jamais debout jamais dehors se plaint du froid du froid qu’il traque du regard - une porte mal fermée, un rideau trop fin, un vent glacial qui parfois affleure, et le voilà (…)
1er mai 2014
Les mots ne meurent pas sur la langue de Gilles Plazy
Les mots ne meurent pas sur la langue, mais d’où venus comme étincelles dans cet espace de nuit ? Et pour dire quelle présence au vent qui les emporte ?
Pratique de la poésie et réflexion sur la poésie vont en attelage incertain, conjonction tiraillante à fouailler l’obscur.
1er mai 2014
Notes vives sur le vif du poème de Jacques Roman
Au sein du poème, venus de ses racines, l’instant, l’éternité, le présent du passé accordé au passé, ce parfum qui entoure tout présent.
Poème
de l’instant
Rouge peau rouge
De toutes les courses de tous les chants
Nous serons dans les courants d’air
et dans les souffles longs
Dans le vol des oiseaux dans le rêve qui surprend
Dans les yeux de ceux qui regardent plus loin
Qui s’osent plus avant