Editions Alcyone
1er juillet 2011
Les herbes de safran
"L’eau limoneuse de la Gironde est plate, miroitante, infiniment paisible ce matin. Des îles au bec pointu se suivent dans le courant et sur les berges des hérons se promènent, des nuées de mouettes poursuivent les tracteurs. Au loin la vigie d’un pin noir sur la lagune, un village aux dents blanches et le cercle des vignes dépouillées par l’Océan. La faim mène le monde dans un tourbillon de plumes et un sillon de (…)
1er juin 2011
Prométhée, nuits et chimères de Nicole Hardouin
Préface de Michel Bénard, lauréat de l’Académie française
"Au rythme des heures éperdues, le granit dégourdit ses strates. Menaçant, le silence cosmique retire son bâillon, la sève pierreuse s’impatiente…"
1er juin 2011
Coplas por la muerte de su padre, stances pour la mort de son père de Jorge Manrique
traduit de l’espagnol par Michel Host
"Ce monde-ci fut bonté
si en avons bien usé
comme devons,
puisque, suivant notre foi,
c’est à gagner l’autre monde
que nous visons.
Et le fils de Dieu lui-même
pour nous hisser jusqu’au ciel
est descendu,
pour naître ici, parmi nous,
et vivre sur cette terre
où il mourut."
1er juin 2011
Danse sur le territoire de Gwen Garnier-Duguy
Amorce de la parole
Préface de Michel Host, prix Goncourt 1996
"Dehors
la neige recouvre les racines
le froid creuse des gerçures
sur les lèvres phoenix
à l’intérieur
les eaux méditerranéennes
chantent à l’unisson de tes yeux
chaudes
ondoyantes
comme ton corps qu’elles baignent
à l’intérieur
le Temps prépare
la pollinisation de nos voix".
1er mars 2011
Les pauvres stupéfaits de Jean-Michel Robert
"La blancheur fanatique
c’est le cygne craché par une jeune banquise
cette pureté palmipède qui prêche
dans un désert de pages…"
1er mars 2011
Chemins de doute de francis Chenot
"Dans leur fragilité
les mots du poèmes
sont pareils à ces traces
cunéiformes
que laisse le goéland
lorsqu’il se pose sur la plage
Une prochaine marée
les effacera
d’une vague indifférente"
1er mars 2011
Personne ne dira le dernier mot
"Au seuil écailleux de pierre
pour qui sait
un temple de verdure
Suivre la voie du silence
Monter les marches
de récompense
de recueillement
de régénération"
1er mars 2011
Pierre noire de Valérie Canat de Chizy
"Une plaie de lumière
berce le lent
patient chant de l’oiseau
baume sur
chevelure de sel
odeur du
pin sylvestre"
1er février 2011
Dans le matin réféléchi de nos songes de Valérie Huet
"Matière vivante
d’une vague assoupie
rien n’égale en journée
la langueur
des flocons disparus."
1er décembre 2010
Le silence de l’arbre entier d’Eric Chassefière
(…)
longeant par les marches basses
l’eau noire incrustée de reflets
nous voyons deux femmes sous un arbre
en train de nourrir les oiseaux
qui se sont rassemblés autour d’elles
nous restons là longtemps assis sur les marches
de l’escalier qui entre dans l’eau sombre
à regarder bouger les silhouettes colorées
sans savoir où s’arrête notre présence
où commence celle des femmes que l’eau (…)
Poème
de l’instant
Le devoir de pureté
On ne peut plus tousser en paix,
sucer innocemment son pouce,
chercher refuge sur la Toile
où d’autres virus nous épient.