Echangerais nuits blanches contre soleil même timide
Auteur : Werner Lambersy

collection d’aventures
Les nuits sont longues, surtout celle qui se prépare quand on atteint l’âge qu’on dit grand, pour ne pas dire qu’au contraire on s’y rétrécit rabougritn ratatine et radote parfois. On en vient alors à apprécier particulièrement le timide soleil qui réchauffe les os, réveille la cervelle, renvoie le sang au feu des passions et le souffle à l’ardeur de son verbe.
L’auteur s’est donc amusé ici de sa fausse sagesse et de sa feinte lucidité. Il en reste comme dans un miroir, quelques éclats, quelques reflets et réflexions qu’on pourra méditer à son aise et à plaisir le reste du temps.
Poème
de l’instant
Avant de tout dire
Toute la beauté du monde, je ne peux pas te la dire. Mais rien ne m’empêche d’un peu l’approcher avec toi.
Il y a de si grands murs qui cachent les jardins, des dépotoirs au bord des plages, des ghettos dans des îles, tant de blessures aux paysages.
Par bonheur, un peu de splendeur demeure alentour et le dire, même tout bas, par amour, c’est croire encore qu’un jour, nous irons la trouver, toute la beauté du monde.
Carl Norac, « Avant de tout dire », Le livre des beautés minuscules, Éditions Rue du Monde.