Donner à voir
1er décembre 2008
Ni le jour ni l’heure de Philippe Quinta
Illustration Hervé Gouzerh
Sur ma tombe
Si vous êtes chics
Pas de chrysanthèmes
Mais du basilic
Des fleurs d’hélianthème
Et de Guillevic
Le plus beau poème
1er juin 2008
L’Arbre à mots
"Avant l’orée du jour
Sur une route
Où rien n’appréhendait le vide
Sinon le grain de source
Enfermé dans les pierres
La tache aveugle
Etait un arbre dans le ciel"
Serge Brindeau
1er septembre 2007
Jardin de simples de Francine Caron
Etrange sensation que de décortiquer vie végétale, égrener une plante qui s’offre en boule, tourner entre les doigts grain qui ferait farine. De malaxer ce riz - On vit la création fondamentale ; la paume se souvient de… si longtemps.
Voilà nos corps : agrégats de cellules, pâtes à modeler la roue des siècles.
Illustrations de Marie-Thérèse Mekahli
1er décembre 2006
Les demains d’Al Manach de Sophie Braganti et Patrick Joquel
"Mars
Court toujours
le vent
te pousse dans les jonquilles
la prairie a le feu aux barrières
crocus échevelés
le vent couche le jaune
pendant que
sur la flaque aux allouettes
Narcisse admire
l’ombre de son nombril"
1er janvier 2005
Les mots des mois
C’est dans les pourpres et les ors de l’automne que l’année commence vraiment. Dans l’enfouissement de la lumière et l’éclat des feuillages, tout à la fois. Les mots s’égouttent, la parole s’affûte dans les gris, aspire aux pastels tendres des feuillages.
L’année s’exprime.
Tout est dit au marcheur quand il sait écouter.
1er septembre 2001
Miroirs de Michèle Lévy et Georges Jean
"Matin,
Le réseau noir des branches,
Doigts secs. Racines du ciel.
Ainsi,
S’articulent les signes du Temps
Au revers de cette claire présence…"
Poème
de l’instant
Où vivre, sinon ?
Est-ce pour maintenant ou pour toujours
Que le monde est pendu à une tige ?
Est-ce pour un rendez-vous ou par ruse,
Ces bois trouvés pour aller faire un tour ?
Est-ce miracle ou mirage
Si vers les miennes se lèvent tes lèvres ?
Et les soleils, comme des balles de jongleurs,
Sont-ils une feinte ou un gage ?
Darde tes feux, mon ange surprenant,
Faisant front de tes seins à la peur coupe court,
Te prenant maintenant, je te prends pour toujours,
Car le toujours est toujours cet instant.