Deux lettres d’amour
Martine Broda, deux Lettres d’amour
élue par le haut amour
transportée dans la flamme
pieds meurtris sur la roue
marche aveugle au destin
cherchant la nuit où retentit
sur le gong du coeur
un visage d’outre-temps
clair comme une hantise
tu es beau comme le jour vain
tu éblouis comme la faim
*
ton visage est une blessure
en plein coeur
de tes doigts
jaillit la foudre
*
puisque tu étais mon destin
lorsque à l’aveugle je t’ai trouvé
tu m’as immédiatement
reconnue
quand l’amour répond à l’amour
la nuit recoud la nuit
Poème
de l’instant
C’est comme ouvrir un menhir avec les mains
Cessez de chercher, vous êtes la porte
et les gardiens qui en interdisent l’accès.
Chaque pas vous éloigne du nombril
chimères assoiffées d’aventure.
Vous croyez que le mariage vous libère de la mort
ou que l’argent vous marque dans la hiérarchie divine.
Cessez de chercher, la conscience est le philtre magique,
L’œil capable de rejoindre les orbites vides de Dieu
traversant la mort. Personne ne se rencontre soi-même
en parcourant les mers ou en explorant les cavernes.
C’est difficile, comme ouvrir un menhir avec les mains
car notre âme est plus dure que la pierre.
dire ne suffit pas, no basta decir, Le Veilleur Éditions, 2003.