Combien de solitudes…

Auteur : Véronique Kanor

Combien de solitudes…

Il y a des états qui vous emmènent non pas au bout, mais au cœur de vous-même. Des états qui vous déchirent la peau et vous jettent dans des en-dedans intimement sombres, mal-menants. Et, il vous faut arpenter l’endroit, accepter. Une vieille parole créole dit « un remède n’est efficace que si l’on accepte la douleur. » Pas d’autre choix, alors, d’arpenter le bas-fond pour trouver la bonne sortie.

C’est l’histoire de cet endroit où erre un je en chipongtong, tout malheureux par un chagrin d’amour. Dans sa dégringolade, cette femme qui déballe ses affaires, tombe exactement là où elle ne voulait pas aller : dans l’ile de ses parents, Martinique.

C’est l’histoire parallèle de ce retour au pays prénatal. De cet endroit qu’il faut aussi traverser. Traverser les douleurs, les aberrations, les assimilations, les espoirs déçus, les luttes d’affranchissement, l’espoir sans cesse remis en terre. La Martinique, au final, qu’est-ce c’est : un grand supermarché, une blessure à ciel ouvert, un terrain vague, un paradis en kit, une terre à conquérir ?

Véronique Kanor raconte son je et son île au féminin écorché. Dans une poésie tranchante, elle dissèque la solitude, l’exil, le retour au pays et à l’amour. Son regard s’attarde sur chaque peau d’homme et tente d’en endosser une.

Paru le 1er avril 2013

Éditeur : Présence africaine

Genre de la parution : Recueil

Poème
de l’instant

« Aubade »

I had two desires : desire to be safe and desire to feel.

Louise Glück, Poems 1962 - 2012, « Aubade », Farrar, Strauss and Giroux, 2012.