Chants électro-néolithiques pour Chiara Mulas
Auteur : Serge Pey

Ce livre de Serge Pey prend place dans l’anthologie universelle de la poésie amoureuse. Il poursuit le chemin illuminé de Nadja d’André Breton, du Roman de la rose, de l’amour courtois médiéval ou du Fou d’Elsa de Louis Aragon. Écho majeur de la Vita Nuova de Dante Alighieri, cette épopée célèbre une poétique du monde.
Chiara Mulas, performeuse et scénographe, plasticienne, poétesse de l’art vidéo, dont les chemins de création parcourent la planète, est la destinataire de cet opéra magique et sonore. En elle, se continuent les figures de la « Béatrice » de Dante, celle de « Laura » de Pétrarque, le rire de Fiammetta de Boccace ou les rêves de Clizia qui traversent l’œuvre d’Eugenio Montale. Pour Serge Pey, Chiara Mulas est une incarnation majeure de l’âme sarde. Entrecoupés de litanies et d’aphorismes, de prières, de partitions visuelles et de méditations, les poèmes visionnaires contenus dans cet ouvrage bilingue sont traduits par Margherita Orsino et préfacés par l’immense poète sonore italien Giovanni Fontana.
Serge Pey, héritier de la civilisation des troubadours occitans, convoque dans une alchimie savante, histoire et utopie, philosophie du langage et ésotérismes, archéologie et alphabets secrets, ainsi que les paysages transfigurés et mystérieux de la Sardaigne. Dans cette épopée de la terre sarde, depuis longtemps sa patrie d’adoption, Serge Pey renouvelle d’une manière radicale le concept même de la poésie d’amour.
Poème
de l’instant
Blanc sur Blanc
Traverser le matin jusqu’à la feuille
des peupliers,
être frère d’une étoile, ou son fils,
ou peut-être père un jour d’une autre lumière de soie,
ignorer les eaux de mon nom,
les secrètes noces du regard,
les charbons et les lèvres de la soif,
ne pas savoir comment
l’on finit par mourir d’une telle hésitation,
un si grand désir
d’être flamme, de brûler ainsi d’étoile
en étoile,
jusqu’à la fin.