Max Jacob (1876-1944) : une personnalité bohème aux facettes multiples, à la fois légère et mystique ; une œuvre variée (romans, nouvelles, poésie), fantaisiste, d’inspiration surréaliste avant l’heure (Le Cornet à dés, 1916) ; un parcours lié à celui des grands artistes du temps, Picasso, Apollinaire, Cocteau. Juif né à Quimper, Jacob débarque à Paris en 1895. Peintre, il y survit comme clerc de notaire ou magasinier et se passionne pour la littérature et la musique. Une joyeuse communauté artistique se forme au Bateau Lavoir. Après la guerre, Jacob connaît le succès et une vie très agitée. Max-le-noceur, Max-le-drogué, Max-le-clown, Max l’homosexuel s’était pourtant converti au catholicisme en 1909. Face à ces contradictions, il décide en 1921 de se retirer au monastère de Saint-Benoît-sur-Loire. Retour à Paris en 1928, puis en 1937 choix définitif de Saint-Benoît, où la police allemande vient le chercher en février 1944. Ultime calembour avec Gestapo : « J’ai ta peau. » Le 5 mars, il meurt d’une pneumonie au camp de Drancy.

Docteur ès lettres, Béatrice Mousli est professeur à l’université de Californie du Sud. Elle est l’auteur d’une biographie, Valery Larbaud (Flammarion, 1998), Prix de la biographie de l’Académie française.