Arfuyen
2 juin 2022
Un dédale de ciels
Ce livre de poésie, le premier de Benoît Reiss aux Éditions Arfuyen, est comme un ensemble de minuscules nouvelles tirées de nos souvenirs : par-delà l’oubli, tout un « terrier d’existences » s’éveille. Tout de suite un ton nous prend : « Certaines fois / je baisse les yeux / découvre un dédale de ciels distincts assez nombreux / instants évadés à l’intérieur de l’instant / […] alors je sais que je suis un terrier peuplé d’existences. (…)
14 janvier 2021
Journal de Baden
Nicolas Dieterlé s’est donné la mort en l’an 2000 sans avoir publié aucune de ses œuvres ni exposé aucun de ses tableaux. Tout était prêt cependant et n’attendait que de voir le jour. Les Éditions Arfuyen ont pris en charge dès 2004 de publier l’ensemble de cette œuvre littéraire.
La parution de L’Aile pourpre en 2004 en a été la première révélation. Deux volumes ont suivi : Ici pépie le cœur de l’oiseau-mouche, en 2008, et Afrique et autres récits, en 2013, marqués par un même regard tout à la fois joyeux et (…)
14 octobre 2020
La folle de la porte à côté
Traduit de l’italien par Monique Baccelli – Préface de Gérard Pfister
Alda Merini (1931-2009) est l’une des écrivaines italiennes les plus singulières et les plus aimées. Son œuvre de prosatrice et de poète est immense. Son destin de marginale et de rebelle a autant suscité le scandale que la sympathie.
La folle de la porte à côté est l’un de ses livres les plus représentatifs. Mêlant fiction, souvenirs et réflexions, c’est un récit extravagant où la Merini expose en toute candeur – et malice – sa vie (…)
10 septembre 2020
Passage des embellies
« Devant cette centaine de cartes à jouer, cartes déjà jouées et remises en jeu sur la table de l’écriture, figures de la vie passante plus que passée, le vertige me prend. » Aucune écriture plus intime que celleci, et cependant si finement passée au tamis de la mémoire et de l’écriture que les souvenirs en sont métamorphosés. L’art est aussi présent que la vie, la fiction aussi vraie que la confidence. Les proses se répondent, s’annulent, créant comme un vertige. Cartes à jouer, mais de quel jeu s’agit-il (…)
11 janvier 2018
Pressée de vivre
Après L’ailleurs des mots (2007), La Lune noircie (2009), Je renaîtrai (2011), Soleils chauves (2012), Galaxies intérieures (2013), Un monde de pierres (2015), Pressée de vivre suivi de Après est le septième livre d’Anise Koltz publié par Arfuyen.
Quel titre que celui-ci pour le recueil d’une femme qui aura l’an prochain ses 90 ans : Pressée de vivre ! Mais non sans ironie, Anise Koltz ajoute ce sous-titre : « suivi de Après »… Lors de la journée d’études consacrée à Anise Koltz par l’université de (…)
1er juin 2017
Ce que dit le Centaure Favola in musica
Ce livre paraît après le triptyque intitulé La Représentation des corps et du ciel, composé de trois oratorios : Le grand silence (2011) ; Le temps ouvre les yeux (2013) et Présent absolu (2014), ce dernier suivi d’un essai, « Un art du peu ».
Ce que dit le Centaure s’inscrit dans la même recherche, qu’il pousse à de nouvelles limites. Marqué par la leçon de radicalité et de liberté du dadaïsme et de la mystique rhénane (les deux en fait profondément liés), Gérard Pfister poursuit à travers romans, essais (…)
1er avril 2017
Hommages, adresses, dédicaces
Après Le Vol du loriot (2005) et Le Séjour (2009), ce nouveau livre est le troisième de Jacques Goorma que publient par les Éditions Arfuyen. Sous son apparence énigmatique, son titre résume ce que doit être un livre de poèmes, un remerciement et une offrande. Car ce À n’est autre que celui qui introduit un hommage, une adresse ou une dédicace.
1er juin 2016
Le visage secret
Précédé de trois lettres inédites d’André du Bouchet André du Bouchet a été le « découvreur » d’Alain Suied en 1968 et les trois lettres inédites ici publiées sont particulièrement émouvantes, témoignant de cette relation privilégiée d’un poète avec son grand aîné.
À Suied alors âgé de 18 ans, André du Bouchet écrit ces mots : « Le poids de l’insignifiant quand il s’éprouve – à en étouffer, comme par instants, tant que nous avons le souffle –, je puis te dire, au loin comme je suis, qu’il concourt aussi à préserver la (…)
1er juin 2016
Ainsi parlait Emily Dickinson
Collection « Ainsi parlait »
« Vivre est si stupéfiant, il ne reste que peu de place pour d’autres occupations », écrit Emily Dickinson dans une lettre. Leçon essentielle à une époque comme la nôtre, qui donne tant de place aux « occupations »…
1er juin 2016
Tracé du vivant
L’œuvre poétique de Marie-Claire Bancquart est sans doute une des plus considérables de notre époque. Avec Andrée Chedid (1920-2011) et Anise Koltz (dont une anthologie vient de paraître dans la collection Poésie/Gallimard), elle est une des grandes voix féminines de la poésie francophone. Si la voix d’Anise Koltz est marquée par la concision de la forme et une vision métaphysique, l’écriture de Marie-Claire Bancquart se caractérise par le refus de l’emphase et de tout « arrière-monde ». Chez les deux (…)
Poème
de l’instant
La colline que nous gravissons
Mais soudain, l’aube nous appartient.
Sans savoir à quoi cela tient, nous agissons.
Sans savoir à quoi cela tient, nous avons
tenu bon,
Témoins d’une nation non pas brisée,
mais simplement inachevée.