Apogée
1er janvier 2004
La table de veille de Françoise Ascal
"Ecrire au plus près de soi, dans un souci d’attention au monde. Interroger notre quotidien le plus banal. Creuser dans la mémoire et ses failles. Apprivoiser deuils et blessures. C’est l’objectif que s’est donné Françoise Ascal en travaillant "la note de journal" dès ses premières publications.
La table de veille, après Cendres vives et Le Carré du ciel, est le troisième volet d’un chantier d’écriture toujours en mouvement. Il s’agit bien, à travers les questions posées par la langue elle-même, de se (…)
1er octobre 2003
Vision claire d’un semblant d’absence au monde
"Mieux que quiconque, Jacques Josse sait, d’une image, de quelques mots assemblés sur des riens qui s’émeuvent, qui s’étranglent, condenser toute une vie en un éclair ou un tesson de bouteille charcutant brusquement le silence avant que le cours plus trépidant du monde ne le relègue à la page des faits divers (…)"
Lionel Bourg
Vision claire d’un semblant d’absence au monde est un chantier, un ensemble au long cours, séquences et poèmes écrits entre 1985 et 2001, destinés à ne former qu’un seul (…)
1er octobre 2003
Triste Tristan suivi de Diglossie, j’y serre mes glosses de Paol Keineg
Accède au prestige
quand il tient la reine sous lui-
elle le mord, elle l’insulte
elle en peut plus-
il jouit, hostile-
deux chiens collés l’un à l’autre
au langage
fait de pelures-
j’ajoute un fou un nain un messager-
dans les limites de mon possible.
Paol Keineg est né en 1944. Pôète d’une rude et farouche exigence, son oeuvre est considérée comme une des plus décisives aujourd’hui. Il est aussi l’auteur de pièces de théâtre qui le placent parmi les auteurs importants de sa (…)
1er décembre 2002
Entretien sur Celan
de Jean-Claude Schneider, collection La rivière échappée,
"Comme deux vois qui alternent : un entretien - ce qui suppose une rencontre. Ici, la rencontre de deux courants, dont l’un capte ou dévie l’autre. C’est cette force-là que je voudrais dire. Mais en la laissant à son statut de courant : libre d’aller où il veut. Libre de ses significations : elles nombreuses. Rien de fixe, de figé.
Bien sûr cette poésie a surgi d’une réalité. Poésie d’après Auschwitz. D’après le rayon mortel d’Hiroshima. Qui (…)
1er décembre 2002
La Rivière échappée
N°12 : Ester Tellermann, Hung Rannou, Fabienne Courtade, Erwann Rougé, Pierre-Yves Soucy, Jean-Baptiste Para. Dernier numéro de cette belle revue de poésie qui sortit son premier numéro il y a douze ans. Textes inédits, entretiens, encres à découvrir.
1er avril 2001
N’essences
Collection La rivière échappée
N’essences s’aventure dans un monde verbal fait de scènes uniquement pensables par une logique de l’inconscient et dont la représentation n’est possible que dans l’espace du livre. Poèmes en prose, en apparence. Plutôt récifs brefs, chroniques arrachées, que seule la poésie est en mesure de dire. Loin de l’automatisme surréaliste, loin pareillement d’une littéralité plus récente, une expression prend forme. Le sujet se décline, constamment probable, sans jamais que sa personne (…)
1er janvier 2000
La remarque de l’ours
d’Anne de Staël, collection La rivière échappée
L’ours sort de sa tanière à midi.
Si son ombre est projetée sur le sol, il fait aussitôt demi-tour pour se rendormir quarante jours d’affilée.
L’ombre lui indique qu’il peut encore neiger. S’il ne voit pas son ombre il sait alors que le printemps est là. On ne peut reien dire de la fin de l’hiver avant que l’ours ait fait sa "remarque".
Effroi que suscite le mot chez celui qui le prononce. Se rendormir quarante jours durant est écrat du poème sur l’éveil (…)
1er janvier 2000
L’envers d’écrire
Déchiré, le papier forme encore des lettres.
*
Quelque chose à la place de tout.
*
Crispé sur ses rides : elles l’accrochent au sol.
*
Ralentir augmente.
*
tu te substitues à toi-même.
4 décembre 1999
Sentes dans le temps
collection La rivière échappée
Trois cheminements parmi ces halliers de questions que le monde, la vie et l’histoire, sans repos, font surgir devant nos pas. Penser ce qui a été : un jour ce qui a été est devenu moins pensable que ce qui n’est pas. Penser ce qui sera : le bloc du futur déjà s’insinue par les fissures de la personne que chaque instant défait. Et penser le présent - lequel n’existe pas. Les choses, elles, sont. Qui nous portent et bouleversent ce bref instant que nous traversons. Cependant (…)
Poème
de l’instant
Coplas
Que fais-tu, hibou, sur ton olivier,
avec ces grands yeux tout écarquillés ?
Je m’occupe à observer, dit l’oiseau,
du temps la longue traversée.