Aa, journal d’un poème de Caroline Sagot Duvauroux
Auteur : Caroline Sagot Duvauroux

"Deuxième mot du Robert. À, c’est d’abord
Aa
1, symbole alchimique de l’amalgame, origine grecque
2, symbole de la juste pesée des mélanges, pas d’origine. Sûr, le partage !
3, le miracle Hawaïen : coulée de lave rugueuse à scories
Mais en vieux germain Aa c’est l’eau du fleuve
Dans tout le Bateau Ivre, il n’y a a que deux fois.
Le motif c’est toujours embarquer."
Caroline Sagot Duvauroux publie son cinquième volume chez Corti après Hourvari dans la lette, Atatao, Vol-ce-l’est et Köszönöm. Elle publie également chez Les Ennemis de paterne Berrichon.
Beaucoup d’entre nous cherchions à cimenter quelques
fragments pour cracher l’oeuvre magistrale / Le livre
à venir l’impossible le beau / Question vitesse de
fragmentation pas de problème / Magistrale / Pérenne /
À venir / Creuse ton crâne pauvre Yorrick / Sirote ton
humanité
Mais la littérature !
Entrer là / Planquer sous les mots fouettés jusqu’à
la lymphe / Pressés comme des furoncles / Sans le ciel
délivré / Les outils des géomètres le compas la poudre
bleue la patience et l’arpentage de l’apprentissage /
La barque avant pulvérisation par abordage /
Langue ouvre-toi qu’ouvrir claironne c’est pour toi / On
risque l’oeil à peine hors la paupière jusqu’au mur de
poussière / On rengaine / Instinctif / Dans la voix piaule
une prière
Paru le 1er novembre 2007
Éditeur : José Corti
Genre de la parution : Recueil
Support : Livre papier
Poème
de l’instant
Blanc sur Blanc
Traverser le matin jusqu’à la feuille
des peupliers,
être frère d’une étoile, ou son fils,
ou peut-être père un jour d’une autre lumière de soie,
ignorer les eaux de mon nom,
les secrètes noces du regard,
les charbons et les lèvres de la soif,
ne pas savoir comment
l’on finit par mourir d’une telle hésitation,
un si grand désir
d’être flamme, de brûler ainsi d’étoile
en étoile,
jusqu’à la fin.